Tina a été adoptée au Nigéria à 12 ans par Godwin Okpara,
ancien joueur du Paris-Saint-Germain originaire du même pays. Elle publie cette semaine Ma vie a un prix (Michel Lafon), le récit terrifiant de quatre années de réclusion barbare.
En 2001, Tina a 12 ans lorsqu'elle perd sa mère, décédée en couches. Son père, Simon, veut lui offrir un "avenir meilleur". Le 11 février, sa fille part en France rejoindre la famille d'un homme en qui il a toute confiance, Godwin Okpara, joueur professionnel nigérian du Paris-Saint-Germain. Tina ne sait pas encore les drames qui l'attendent...
Car la famille du footballeur fera de leur fille "adoptive" son esclave. Tina s'occupe à plein temps des quatre jeunes enfants du couple, exécute les tâches domestiques et dort sur un matelas, à la cave. Elle est privée de tout, d'amis, d'école, de liberté. Sa mère "adoptive", Linda, l'humilie, la violente et la torture. L'année de ses 15 ans, son nouveau père, Godwin, la viole pour la première fois. Il le fera quotidiennement, et plusieurs fois par jour.
Le 13 août 2005, Tina parvient enfin à trouver refuge chez des voisins. Trois ans plus tard, les bourreaux Okpara sont respectivement condamnés par la cour d'appel des Hauts-de-Seine à 15 et 10 ans de prison pour "viols, torture et asservissement". Aujourd'hui, les mêmes cauchemars la hantent pourtant. Mais à 22 ans, la miraculée affiche devant son interlocuteur une pudeur digne, qui force le respect. Elle tente simplement, assure-t-elle, d'être "une femme comme les autres". Entretien.
Quatre années après la fin de votre cauchemar, pourquoi avez-vous décidé d'écrire votre histoire ?
En 2007, alors que le procès de mes parents adoptifs venait de démarrer, on m'avait proposé de tout raconter dans un livre. A l'époque, il était trop tôt. Je voulais oublier et avoir une vie normale, comme tous les jeunes de mon âge. Aujourd'hui, j'ai besoin d'en parler. Ne serait-ce que pour donner du courage à ceux qui subissent ou ont subi des sévices similaires. Pour leur montrer qu'il faut toujours se battre et croire en l'avenir.
Lors de votre arrivée chez les Okpara, quand vous êtes-vous rendu compte que vous ne seriez pas seulement leur "fille adoptive"?
Pas tout de suite... Les six premiers mois, je gardais l'espoir que la situation évolue. Linda m'avait promis que je serai scolarisée lors de la prochaine rentrée. Je me disais qu'une fois à l'école, je n'aurais plus à exécuter toutes les tâches domestiques qu'elle m'assignait. Et nous avons déménagé. Je me suis rendue compte qu'il n'y avait rien pour moi dans cette nouvelle maison. Pas de chambre, pas de cartable ni de fournitures scolaires. Lorsque je me suis retrouvée, à presque 13 ans, couchée sur mon matelas, à la cave, j'ai définitivement compris ce qu'allait être mon quotidien.
Vous écrivez dans votre livre combien l'école vous a d'ailleurs manqué, plus que la liberté ?
Rien ne me fait plus souffrir que de ne pas avoir été à l'école. C'était pour cela que mon père m'avait fait venir en France. Il savait que la famille Okpara avait les moyens de me donner ce que lui ne pouvait pas m'offrir, les études, un avenir. Mon rêve était de devenir infirmière. Si j'avais été à l'école, peut-être aurais-je pu le réaliser.
En plus des violences et des humiliations quotidiennes que Linda Okpara vous fait subir, son mari abuse de vous dès vos 15 ans...
Je n'imaginais pas du tout que cela puisse arriver. Godwin Okpara était quelqu'un que je respectais beaucoup et en qui mon père avait confiance. C'est sa famille que mes parents connaissaient et non celle de Linda. En plus, il avait toujours été gentil avec moi, même s'il fermait les yeux sur ce que sa femme me faisait subir. Mais les viols ont commencé deux ans après mon arrivée en France. Ils sont ensuite devenus quotidiens. Un jour, je lui ai posé la question: "Il y a plein d'autres filles, pourquoi moi?" Il m'a répondu que moi, j'étais à la maison et que dehors, il y avait les maladies.
Une fugue vous conduit jusqu'au commissariat. Les policiers ne vous écoutent pas et convoquent vos prétendus parents adoptifs. Que ressentez-vous ?
Je me sens trahie et vide. A ce moment-là, je comprends que mon calvaire va recommencer. Lorsque ces policiers se sont aperçus que j'étais de la famille du footballeur Godwin Okpara, ils ne m'ont plus écouté. Ils n'ont même pas cherché à comprendre les raisons de ma fugue ni les conditions dans lesquelles je vivais. Ils semblaient avoir une certaine admiration pour mon père adoptif et ne pas pouvoir s'imaginer qu'une personne connue fasse une chose pareille.
Pourquoi ne pas avoir fugué plus tôt ni tenter votre chance plusieurs fois?
Je ne connaissais personne. Je n'avais pas le droit de sortir, sauf pour faire les courses ou accompagner les enfants à l'école. Je devais courir. J'avais un emploi du temps très strict. Si je ne le respectais pas, je m'exposais aux violences de Linda. Et nous vivions dans un quartier pavillonnaire. C'était chacun chez soi. En plus, à l'époque, je ne parlais pas français.
Vient le jour de la "libération", tel que vous le décrivez vous-même dans votre livre. Vous vous enfuyez à nouveau. Des voisins vous viennent en aide. Quand réalisez-vous que votre calvaire s'achève ?
Ce jour-là, les voisins ont appelé la police. Je ne voulais pas qu'ils le fassent: j'avais peur d'être à nouveau trahie. Mais cette fois, les policiers m'ont paru déterminés. L'un d'entre eux m'a dit que c'était son dernier jour de travail et qu'il ne partirait pas en vacances tant que je ne serai pas en sécurité. Puis ils m'ont accompagnée à la maison récupérer mon passeport et ont tenu tête à mon père. Là, j'ai compris que mon cauchemar prenait fin.
En 2006, alors que se termine le premier procès de vos bourreaux, vous déclarez à l'audience: "Je ne veux plus les voir... mais je ne souhaite pas qu'ils aillent en prison à cause de moi". Pourquoi ?
Je suis soulagée et rassurée de ne plus jamais avoir affaire à eux. Mais demeure une seule peur. A l'époque, mon père était encore vivant. Je ne voulais pas que ma famille, au Nigeria, subisse des représailles à cause de moi. Les Okpara étaient des gens célèbres dans mon pays. Je me disais qu'ils pouvaient facilement payer quelqu'un pour faire du mal aux miens. Et, de toute manière, le fait qu'ils soient en prison n'effacera jamais les humiliations, les coups et les viols.
Pendant toutes ces années, vous n'avez jamais cessé d'écrire votre journal intime, sur des cahiers que vous trouviez dans la maison. L'écriture vous a-t-elle aidé à surmonter cette terrifiante épreuve?
Ces cahiers étaient mes seuls amis! Je pouvais leurs raconter tout ce que je vivais, raconter les démons qu'étaient mes parents adoptifs. Eux seuls ne me coupaient pas la parole et me laisser m'exprimer. Ils m'ont beaucoup aidé.
Les mauvais souvenirs se dissipent-ils?
J'y pense tous les jours quand je me lève et que je me regarde dans la glace. Lorsque ma mère adoptive a surpris son mari en train de me violer, elle m'a torturée pour se venger. A l'aide d'un rasoir, elle m'a mutilé le vagin. Elle m'a dit qu'elle allait m'infliger une cicatrice dont je me souviendrais tous les jours de ma vie. Elle ne s'était pas trompée.
Dans la dernière phrase de votre livre, vous exprimez la volonté de relever un défi, celui d'être une femme comme les autres. Aujourd'hui, pensez-vous avoir remporté ce pari?
A peu près, je crois. J'aime mon travail. Je m'occupe de personnes âgées. J'ai tellement manqué d'amour et d'affection que j'ai envie d'en donner aux autres. Mais je vis encore dans un foyer de jeunes travailleurs. Mon objectif est de réussir à avoir mon propre appartement, ma propre famille. Surtout, la France m'a aidée à traverser des moments atroces. Alors, j'espère pouvoir un jour obtenir la nationalité française. Cela me permettrait de porter à nouveau le nom de mon vrai père, Omaku. J'ai honte de porter encore aujourd'hui celui des Okpara.
L'esclavage moderne.
Depuis sa création en 1994, le Comité contre l'esclavage moderne (CCEM) prend en charge des mineurs réduits à l'état d'esclavage, comme Tina Okpara. Avant la fin de l'année, le CCEM publiera sur son site Internet une étude fondée sur les témoignages de 79 victimes devenues majeures mais encore suivies par des équipes du Comité. Un panorama très révélateur du parcours de ces jeunes otages.En moyenne, les mineurs séquestrés en France sont exploitées pendant six années. Leur âge de recrutement est d'environ 14 ans. Quotidiennement, ils effectuent 15 heures de travail. 92% d'entre eux ne sont pas scolarisés et ne reçoivent aucune rémunération. 96% n'ont aucun jour de congé ni de repos. A 99%, ces mineurs ne bénéficient d'aucun espace propre pour dormir. 75% subissent des violences physiques et 25% des violences sexuelles. 96 % sont des filles. Selon le Bureau international du travail (BIT), 12,3 millions de personnes dans le monde sont aujourd'hui soumises au travail forcé et près de la moitié ont moins de 18 ans.
Tina Okpara.
16 octobre 1987. Naissance de Tina Omaku, au Nigeria11 février 2001. Tina s'envole pour la France après la mort de sa mère. Elle est adoptée par la famille Okpara.
Février 2003. Pour la première fois, son " père adoptif " et footballeur Godwin Okpara la viole.
13 août 2005. Tina parvient à s'échapper. Des voisins lui viennent en aide. C'est la fin du calvaire.
25 mars 2006. Le vrai père de Tina décède au Nigeria.
1er juin 2007. La cour d'appel de Versailles condamne Linda et Godwin Okpara respectivement à 15 et 13 ans de prison pour viols, torture et asservissement.
Février 2008. Godwin Okpara voit sa peine réduite par la cour d'assises d'appel des Hauts-de-Seine à 10 ans de prison. Linda Okpara voit sa peine de 15 ans confirmée.
9 septembre 2010. Tina Okpara publie Ma vie a un prix, aux éditions Michel Lafon.
Source : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/quand-je-me-suis-retrouvee-a-la-cave-a-13-ans-j-ai-compris-ce-qu-allait-etre-mon-quotidien_919014.html
Viol : 13 et 15 ans de prison pour les époux Okpara.
Créé le 01-06-2007 à 17h00 - Mis à jour le 23-06-2008 à 14h31.L'ancien joueur du PSG et sa femme étaient jugés pour viol, torture, et asservissement de leur fille adoptive, Tina. Linda Okpara a été condamnée à 15 ans de prison.
Godwin Okpara, ex-footballeur du Paris Saint-Germain, a été condamné vendredi 1er juin à 13 ans de réclusion criminelle, et sa femme, Linda, à 15 ans, par la cour d'assises des Yvelines. Ils étaient accusés de viol, torture, et asservissement de leur fille adoptive, Tina. La belle-mère de l'ex-défenseur du PSG a pour sa part écopé d'une peine de cinq ans de prison, dont un ferme, mais elle n'a pas été écrouée. Elle était accusé de "non assistance à personne en danger".
Le délibéré des jurés a duré près de deux heures, alors que l'avocate générale, Marie-Anne Chapelle, avait requis des peines allant de dix à douze ans de réclusion, pour les époux Okpara. Les jurés ont donc été plus loin que ce qui avait été demandé.
A l'annonce du verdict, Linda Okpara a lancé à sa fille, Tina : "Merci, merci beaucoup Tina. Bonne chance en France !". Elle a ensuite improvisé une danse dans le box des accusés, accompagnée de propos incompréhensibles adressés à sa fille qui elle, fixait le sol. Les avocats de la défense ont annoncé qu'ils feraient probablement appel.
Sauvagerie et sadisme.
Le couple était poursuivi pour "viols aggravés commis sur mineure par un ascendant" et "pour avoir soumis une mineure à des conditions de travail et d'hébergement contraires à la dignité humaine".Pendant le procès, Tina, une Nigériane de 19 ans, discrète derrière de longs cheveux raides, a expliqué "sa vie de martyre" imposée par ses parents, qui sous couvert d'une adoption officieuse, l'ont fait venir en France en 2001, à l'âge de 13 ans. "Je me levais à 6h, j'habillais les quatre enfants, les emmenais à l'école, faisais les courses, le ménage, la lessive, le jardinage et couchais au sous-sol, tard dans la nuit, sur un matelas trempé".
La jeune femme a poursuivi en racontant qu'elle était devenue, selon les mots de son avocate, "l'instrument sexuel" de son père adoptif qui, à partir de 2003, la violait régulièrement sous la menace de coups jusqu'en février 2005 où Linda et sa mère les avaient surpris.
Linda Okpara avait alors torturé Tina. Après lui avoir rasé la tête, elle lui avait écrasé une cigarette sur la joue et lui avait fait subir des sévices sexuels d'une rare cruauté, selon l'accusation.
Une épouse volacanique, un époux absent.
L'avocate générale a estimé que "si Tina n'était pas à proprement parler une esclave, elle était une servante au sens juridique et historique du terme: isolée, déscolarisée, sans ressource, sans possibilité autre d'hébergement et tenue à l'obligation de prêter ses services sous la contrainte".Face aux dénégations des époux qui, durant tout le procès ont nié toutes les accusations de Tina, Marie-Anne Chapelle a opposé l'existence d'éléments objectifs, preuves que "la victime n'est pas une mythomane".
Son conseil maître Joseph Cohen Sabban a déclaré : "On peut avoir des jambes en or et ne jamais rejoindre sa propre histoire, celle d'un petit Nigérian immature propulsé dans l'univers du football rempli de villas et de pique-assiette".
Après avoir décrit Linda Okpara comme "une personnalité volcanique et dominatrice", l'avocate générale a estimé que si elle était "une femme violentée et trompée par son mari", "elle n'avait en aucun cas à réagir avec cette sauvagerie et ce sadisme envers sa propre fille adoptive".
Quant au footballeur, les experts l'ont décrit comme un être à l'intelligence médiocre, et devant la cour, il est apparu "écrasé" et absent.
Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20070601.OBS9846/viol-13-et-15-ans-de-prisonpour-les-epoux-okpara.html
L'épouse de Godwin Okpara condamnée définitivement pour viols.
La Cour de cassation a rejeté mercredi le pourvoi formé par l'épouse de l'ancien footballeur nigérian Godwin Okpara, Linda, rendant définitive sa condamnation à 15 ans de réclusion criminelle pour des viols, tortures et l'asservissement de sa fille adoptive.Le 22 février, le footballeur avait été condamné à dix ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'appel des Hauts-de-Seine, tandis que sa femme de 42 ans avait écopé de 15 ans.
Alors que l'ex-joueur du Paris Saint-Germain (PSG), reconnu coupable de viols répétés entre 2002 et 2005, avait vu sa peine réduite de 13 à 10 ans de réclusion criminelle, Linda Okpara n'avait bénéficié d'aucun changement.
Les deux accusés avaient clamé leur innocence au long des deux procès.
Godwin Okpara n'avait reconnu qu'une seule relation sexuelle avec la jeune fille, en affirmant qu'elle en avait pris l'initiative. Ce jour-là, en février 2005, il avait été surpris par son épouse.
Selon la fille adoptive, à la suite de cette découverte, Mme Okpara, femme régulièrement trompée par son mari, l'avait torturée, lui rasant la tête, écrasant une cigarette sur sa joue, et lui faisant subir des sévices sexuels d'une rare cruauté.
La jeune fille, arrivée en France en 2000, avait également fait le récit d'un quotidien d'esclave moderne. Elle avait raconté comment, privée d'école, elle passait ses journées à s'occuper de toutes les tâches ménagères. La nuit, elle couchait au sous-sol, sur un matelas posé à terre, détrempé d'humidité.
Source : http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20081210T155121Z/
Tina, 13 ans, violée, torturée : sa famille d’adoption condamnéeLUNDI 4 JUIN 2007.
La réaction d’Amély-James Koh Bela. L’ancien footballeur nigérian Godwin Okpara et son épouse ont été respectivement condamnés, vendredi, en France, à 13 et 15 ans de réclusion criminelle pour esclavage domestique et viols aggravés à l’encontre de leur fille adoptive, Tina. Elle avait tout juste 13 ans à l’époque des faits. Amély-James KOH BELA, actrice sociale et auteure du livre Mon combat contre la prostitution, a tenu à nous livrer son sentiment sur l’affaire.
"Viols aggravés commis sur mineure par un ascendant » et soumission d’« une mineure à des conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité humaine » sur la personne de leur fille adoptive, Tina. Reconnus coupables, vendredi dernier de tous ces chefs d’inculpation, je suis heureuse que Godwin Okpara et son épouse aient écopé d’une lourde peine (13 ans fermes pour lui et 15 ans pour sa femme). Fin d’un calvaire de 4 ans.
Un cas parmi tant d’autres, pour justement qu’on puisse parler des autres. Une condamnation pour l’exemple. Une condamnation pour toutes ces centaines de Tina, toutes ces centaines de vies anonymement et impunément volées, toutes ces violences du silence. Et j’ai une grande pensée à toutes celles qui subissent le pire dans l’intimité de nos maisons. Car les faits dont il est question ici ne me surprennent malheureusement guère. Reconnaître ou élever des enfants qui ne sont pas les siens est une pratique courante en Afrique. Mais c’est sur ce terreau culturel que beaucoup ont décidé de planter les graines de la honte. De pseudo missions d’éducation et de solidarité qui masquent en fait un indigne trafic d’enfants. A des fins d’exploitation sexuelle ou (et) à des fins d’esclavage domestique. Les deux étant intimement liés.
Pas de jurisprudence en Afrique
Et c’est là tout mon combat. Ce qu’on appelle trafic des êtres humains est souvent un secret de polichinelle dans les communautés africaines. Nombreux sont ceux qui savent. Très peu, et pour ainsi dire personne, sont ceux qui osent le dire. Par refus de voir, par peur, par allant de soit culturel, par respect même envers les familles coupables de ce que je considère comme un crime. Aujourd’hui je rêve d’une seule affaire Okpara, en Afrique. Rien qu’une seule. Car une telle condamnation n’a, à ma connaissance, jamais été prononcée par une juridiction africaine. Un pavé dans la mare qui aurait assurément un effet levier sur une prise de conscience nécessaire de la société en plaçant le débat sur la scène publique.
Pour autant, la condamnation en justice n’est pas, loin s’en faut, la panacée. D’une part parce qu’elle ne réparera jamais tout le mal dont ces enfants ont été victimes, des enfants marqués pour la vie. D’autre part, parce qu’on reste dans l’espace répression. Pour agir en profondeur, j’estime que nous devons prendre le problème à la racine, en amont. Pour sensibiliser et responsabiliser les adultes dans leur rôle de parents et par rapport aux droits de l’enfant. Le droit à l’innocence et à la vie. C’est à nous, fils et filles du Continent de nous prendre en main et de prendre les choses en main. C’est à nous de dire NON à tout ce qui salit notre image et notre dignité. C’est là le plus puissant et le plus beau message que l’on puisse envoyer au monde.
Au nom de tous les miens
Si j’avais Godwin Okpara en face de moi, je lui dirais qu’il est une honte pour l’Afrique et pour les Hommes. Je lui demanderais s’il a vraiment eu conscience de toute la portée de ses actes en espérant voir dans ses yeux le regret ou le remord. Au nom de tous les miens et de toutes les victimes qui continuent à subir dans l’ombre, j’aimerais qu’il demande un sincère pardon pour ce qu’il a fait à cette enfant. Et qu’il n’aurait certainement pas fait si cela avait été son propre enfant. En Afrique on dit qu’il faut un village pour éduquer un enfant. Chaque enfant est tout aussi le mien que le vôtre. Tout aussi bien le nôtre que le sien.
J’ai fait de la cause des enfants mon combat et j’estime qu’il en va de la responsabilité de tous. C’est ensemble que devons faire front. C’est ensemble que nous devons protéger nos enfants, notre trésor d’aujourd’hui pour la richesse de demain."
- Amély-James KOH BELA
Source : http://www.afrik.com/article11858.html
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