DOUBS : UN PÉDOPHILE IDENTIFIÉ GRÂCE AU FBI.
Montbéliard. Fabrice Faivre, 36 ans depuis quelques jours, l’a répété hier. Il se dit prêt à subir une castration chimique pour éradiquer ses vieux démons. En l’occurrence, son goût prononcé pour les jeunes enfants. Est-il sincère ou manipulateur, comme ses antécédents le laissent craindre ?
En octobre 2010, le Federal Bureau of Investigation (FBI), qui traquait les amateurs d’images pédo-pornographiques sur des sites américains, initiait une vaste enquête et identifiait, dans le lot, un utilisateur français.
Les autorités hexagonales étaient alertées. Il fallait alors patienter quelques mois pour que les spécialistes de la gendarmerie, dans leur cellule de Rosny-sous-Bois, parviennent à remonter la trace du suspect via son adresse IP, puis que la police, territorialement compétente, hérite du dossier.
C’est ainsi que jeudi matin, au terme d’un long marathon, la police interpellait Faivre, chauffeur livreur de son état, à son domicile. Son matériel informatique était saisi.
De source proche de l’enquête, des images insoutenables auraient été téléchargées sur son ordinateur. Avec des enfants violés mais aussi des clichés à caractères nécrophiles.
Le suspect semble être un habitué de l’extrême en la matière. Pour preuve, son dernier procès en février 2010, devant le tribunal de Lure. À l’époque, le procureur avait lancé : « J’ai essayé de regarder les images. C’est abject ! »
« PRÉDATEUR ET PERVERS »
Fabrice Faivre traîne un lourd passé (et passif) dans le domaine des délits sexuels. En 2000, alors qu’il était animateur informatique au sein d’un collège de la région luronne, il avait profité de son statut pour épancher et satisfaire ses pulsions.
Sept adolescents de moins de 15 ans seraient ainsi passés entre ses griffes. Ce qui lui avait valu deux ans de prison, dont un ferme.
Il y a deux ans, devant ce même tribunal de Lure, il écopait de trois ans de prison, dont un ferme, pour récidive. Entre-temps, en 2005, la juridiction dijonnaise l’avait condamné pour « captation et détention d’images pédo-pornographiques ».
Autant d’éléments qui ont conduit le parquet de Montbéliard à demander l’ouverture d’une information et surtout à requérir son placement en détention.
La juge des libertés et de la détention n’a manifestement pas été convaincue par le mea culpa du suspect. Pas plus que par la sempiternelle ritournelle de ses supposées bonnes résolutions.
Celui que le parquet luron avait qualifié de « prédateur » avec « le profil exact du pervers » a donc été placé en détention provisoire. La juge Sophie Baghdassarian, au pôle de l’instruction de Montbéliard, est chargée de se pencher sur un dossier nauséeux au possible.
Il y a deux ans, Fabrice Faivre avait cherché à apitoyer le tribunal en évoquant son propre passé de victime d’agression sexuelle, de la part d’un proche. Réalité ou argument d’audience ? Il jurait encore avoir « vaincu ses pulsions » et assurait ne plus être celui qu’il avait été.
À l’évidence, la vérité est en cinglant décalage avec cette image-là.
Sam BONJEAN
Source : http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/02/04/un-pedophile-identifie-grace-au-fbi
LURE : LE «PROFIL EXACT » DU PERVERS
Les enquêteurs avaient retrouvé chez ce trentenaire désormais installé près d’Héricourt des milliers d’images à caractère pédo-pornographique. Particulièrement « abjectes ».
Calme, le langage clair et apaisé, Fabrice Faivre assure ne plus être celui qu’il a été : ce «prédateur » décrit par le ministère public, ce chasseur d’images irascible, appliqué à un« stockage compulsif » de vidéos et de photos insoutenables. À croire ce cariste intérimaire de 33 ans, aujourd’hui revenu dans le secteur d’Héricourt, il serait parvenu à vaincre ces « pulsions qui (le) reprenaient dans les moments où ça allait mal », ces « souvenirs d’enfance qui ressortaient du passé ((NDLR : il dit avoir été agressé sexuellement par son oncle) et (qu’il) n’arrivait pas à extérioriser ". Mais devant le tribunal de Lure - qui a rendu vendredi son délibéré dans cette affaire - c’est un passé plus récent qui a fini par rattraper Fabrice Faivre. Déjà condamné en 2005 pour captation et détention d’images à caractère pédo-pornographique, ce dernier était cette fois-ci poursuivi -en plus - pour atteintes sexuelles et corruption de mineurs.
À l’époque des faits, l’été 2003, le jeune homme vit pourtant maritalement. Mais c’est avec un «copain » et «Lulu » (*), son demi-frère d’une dizaine d’années, que Fabrice Faivre décide de partir en vacances, dans un camping de Goudargues (30). Un petit coin de paradis entre Ardèche et Gard provençal. « Lulu » ne tarde pas à s’y faire des nouveaux amis, Anna et Oliver (*) - deux petits camarades allemands de 7 et 9 ans - bientôt invités à visiter la tente des adultes. Sans conteste l’une des plus attractives du domaine... avec sa console de jeu, et ses séances de ’’shooting’’. « On jouait avec l’appareil numérique. C’est parti comme ça », explique le prévenu, laconique.... Chez Faivre, les enquêteurs retrouveront « 79 vidéos personnelles », souvenirs de vacances... et des milliers de photographies pornographiques - souvent très violentes - mettant en scène des mineurs. Relaxant au bénéfice du doute le prévenu pour les faits d’agression sexuelle et de corruption de mineur, le tribunal ira un peu moins loin que les réquisitions du parquet en condamnant Fabrice Faivre, en état de récidive légale, à trois ans de prison dont deux assortis du sursis.
Lire demain dans les éditions vésuliennes l'article complet de François VADOT (*) Les prénoms ont été modifiés.
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