En une journée, près de 3100 personnes ont rejoint une page pour mettre en garde contre un homme. Et publié sa photo, son adresse et son numéro de téléphone.
"URGENT, ALERTE!" Le message circule de mur en mur sur Facebook depuis ce lundi, avec un nom, une accusation: "il se trouve sur Facebook et sur 1304 amis, plus de 95% sont de jeunes garçons". Et, souvent, accolé un qualificatif: "pédophile". Plus de dix messages du genre tombent chaque minute. Une page est également consacrée à l'alerte. Elle compte plus de 3100 abonnés ce mardi après-midi. Le nom d'un homme y figure, sa photo aussi. Les internautes ont repéré un individu, ami avec de très nombreux enfants. Il laisse des commentaires sur les photos des jeunes garçons. Et, parmi ses amis, un homme dont la photo de profil représente un garçon en maillot de bain et dont la devise est "I like sex with boys".
En colère, les internautes encouragent à dénoncer l'homme à la gendarmerie. Voire pire: "Il faut le castrer ce connard", "Je comprend vraiment pas comment il peut y avoir des êtres ignobles comme ça. Ils ne devraient pas exister et on devrait les tuer."
"Je fais circuler pour sensibiliser"
Rapidement, des participants ajoutent son adresse, son numéro de téléphone, sa profession, son entreprise - toutes les infos qu'ils ont pu trouver sur le Net. Le message circule désormais même sur des forums.
Pourquoi mobiliser ainsi? Ont-ils des preuves de ce qu'ils avancent? "Je fais passer pour sensibiliser, je ne sais rien des activités de ce monsieur", explique à LEXPRESS.fr l'une des participantes. "Je fais suivre en espérant ne pas tomber dans la diffamation - mais quand on regarde son mur et qu'on lit les commentaires qu'il va mettre à des enfants, on se pose des questions", ajoute une autre. Un troisième internaute rappelle que le Web avait permis d'identifier une jeune femme qui jetait des chiots vivants dans une rivière et appelle la communauté à faire de même.
A la recherche d'autres noms
Finalement, certains évoquent l'idée de supprimer le groupe. Par crainte de se tromper de cible? Non - parce "qu'il pourrait changer de nom et recommencer avec un autre profil" si Facebook le remarque. Ce qui est arrivé: la page profil de l'homme en question est désormais hors ligne, sans que l'on ne sache si c'est Facebook ou l'homme lui-même qui l'a fait disparaître. Mais déjà, sur la page de dénonciation, de nouveaux noms s'ajoutent: "Lui aussi est un pédophile, regardez!".
"Montrer du doigt le voisin, ce n'est pas nouveau. Mais dans ce cas, la démarche va très loin puisque tout est publié: nom, adresse, numéro de téléphone, profession et nom de son entreprise... La personne est clairement identifiée comme pédophile et cela peut lui porter gravement préjudice", analyse un juriste interrogé par LEXPRESS.fr. "L'homme peut porter plainte pour diffamation non seulement contre Facebook mais aussi contre chacun des internautes dont il connaît le nom." Ces derniers risquent donc une amende qui peut s'élever à 12 000 euros.
Source :
AVoir :
Facebook: une page de "surveillance des pédophiles" jugée illégale en Irlande du Nord.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire