Patrice Alègre
Né le 20 juin 1968 en Haute-Garonne, Patrice Alègre aime sa mère, une coiffeuse alcholique et frivole, et il déteste son père, un CRS violent. Il fait son premier cambriolage à l’âge de 13 ans, ce qui est suivi de vol de voiture, trafic de cannabis et maison de correction dont il fugue. Il sera condamné pour la première fois à l’âge de 16 ans et exposé pour avoir tenté d’étrangler sa petite amie lors d’un bal, à l’âge de 17 ans. Barman au commissariat de Toulouse, puis portier de discothèque, il gravite dans le milieu de la prostitution. Il boit, il fûme, il se drogue et se construit une double personnalité, qu’il attribue à son enfance malheureuse. Il est condamné à de multiple reprises pour coups et blessures. Il est arrêté à Paris en septembre 1997, mis en examen pour 9 meurtres et 6 viols. Il est condamné le 21 février 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour cinq meurtres. Onze ans plus tard, le 3 juillet 2008, il est libéré pour quatre dossiers : deux meurtres, un enlèvement et un viol avec arme.
- 29-05-2009. Patrice Alègre et le réseau de Nice
- 07-02-2003. L'homme qui aimait tuer les femmes
- 28-07-2008. Patrice Alègre bénéficie de 4 non-lieux
- 01-06-2009. Karl Zéro et le piège Alègre
Affaire Alègre - Wikipédia
L'affaire Alègre est une affaire criminelle française concernant Patrice Alègre (né en 1968), un tueur en série français arrêté à Paris en septembre 1997 et condamné le 21 février 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour cinq meurtres. Il a par la suite obtenu des non-lieu dans quatre dossiers le 3 juillet 2008.L'affaire, à proprement parler, débute en mai 2003 par la réouverture du dossier par les gendarmes de la cellule « Homicide 31 » (cellule chargée, sous la direction de Michel Roussel de 2000 à 2003, d'enquêter sur les victimes de Patrice Alègre).
Chronologie
- Septembre 1997 : Arrestation de Patrice Alègre, soupçonné de meurtres. Patrice Alègre reconnaît 5 meurtres et 6 viols, mais est également mis en examen pour 4 autres meurtres.
- 21 février 2002 : Patrice Alègre est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans.
- Début mai 2003, l’affaire Alègre n’est qu’un fait divers parmi d’autres, relégué loin à l’intérieur des journaux parisiens. Patrice Alègre est un tueur condamné en 2002 à vingt-deux ans de réclusion pour plusieurs homicides et viols. Mais, en Haute-Garonne, des gendarmes de la cellule « Homicide 31 », persuadés que toute la lumière n’a pas été faite sur son parcours criminel, ont rouvert le dossier.
- Le 12 mai 2003, l'hebdomadaire Marianne présente les résultats de leurs investigations, en particulier de récentes « révélations » faites par une prostituée. Elle met en cause des policiers toulousains, et un gendarme qui « serait au courant de leurs agissements : le système de corruption, mais aussi des parties “fines” organisées en présence d’au moins deux avocats toulousains et autres notables [...] dans l’emballement, le nom du maire de Toulouse est même cité ».
- Dimanche 18 mai 2003 au journal télévisé de 20h de TF1, l'ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis, président à cette date du Conseil supérieur de l'audiovisuel, donne à l’affaire un retentissement maximum en révélant que son nom est cité dans l'enquête, et dénonce une « effarante machination », qui serait selon lui à rattacher « aux milieux liés à l'industrie pornographique ».
- Lundi 19 mai 2003, Dominique Baudis charge son avocat des poursuites en diffamation.
Jeudi 22 mai 2003, deux prostituées confirment leurs propos devant les juges, et un prostitué, sous le pseudonyme de « Djamel » affirme qu'il y a eu des « morts ». - Mardi 27 mai 2003, le procureur de Toulouse, annonce qu'il est mis en cause dans l'affaire. Il est remplacé le 28.
- Vendredi 13 juin 2003, Dominique Baudis met en cause Jean-Michel Baylet, patron de La Dépêche du Midi et dénonce à nouveau une machination.
- Mercredi 17 septembre 2003, l'ancienne prostituée « Fanny » revient sur l'accusation de viol qu'elle avait formulée contre l'ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis.
- Samedi 20 septembre 2003, le travesti « Djamel », impliqué comme témoin dans un des aspects de l'affaire est retrouvé mort dans la chambre d'une clinique de Toulouse.
- Lundi 11 juillet 2005, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse confirme le non-lieu général dans le volet « viols et proxénétisme » dans lequel Dominique Baudis avait été mis en cause.
- Décembre 2005, Florence Khélifi, surnommée Fanny, 32 ans, est mise en examen pour dénonciation calomnieuse envers M. Baudis et l'ex adjoint de gendarmerie.
- Septembre 2006, Christelle Bourre, alias Patricia, est mise en examen à la mi-septembre pour dénonciation calomnieuse envers Dominique Baudis.
- 2006, Émilie Espès, seule survivante d'un agression de Patrice Alègre décède suite à une tentative de suicide.
- Le 27 mars 2008, le parquet annonce que les ex-prostituées "Patricia" et "Fanny" seront jugées en correctionnelle pour « dénonciation calomnieuse » envers l'ancien maire de Toulouse Dominique Baudis et le magistrat Jean Volf.
- Le 3 juillet 2008, les juges d'instruction du tribunal de grande instance de Toulouse, Serge Lemoine et Fabrice Rives, rendent une ordonnance de non-lieu concernant trois homicides volontaires et un viol avec arme.
Le 5 septembre 1997, Patrice Alègre est arrêté en banlieue parisienne. Le soir même, Michel Roussel, enquêteur à la Section de recherche de la gendarmerie de Haute-Garonne, le rencontre pour la première fois. Premier face-à-face d'une longue série.
L'obstination démesurée de l'adjudant Michel Roussel, redoutant que Patrice Alègre ait débuté sa carrière de tueur bien avant les meurtres pour lesquels il a été jugés, est à l'origine de la création, en 2000, de la cellule Homicide 31. Apprivoisé peu à peu par Patrice Alègre et exhumant des dossiers oubliées, Michel Roussel ne parvient pas à recueillir suffisamment d'éléments nouveaux pour qu'il soit mis en examen dans de nouvelles affaires de meurtre et viol.
Mais au printemps 2003, tout bascule. Le travail d'investigation des gendarmes est mis à mal par une tempête médiatique : des notables toulousains sont accusés par des prostituées d'avoir un lien avec les activités de Patrice Alègre. Si le soufflé médiatique est largement retombé depuis, les dégâts sur les enquêtes concernant des meurtres et des disparitions non résolus sont considérables. Devant le souci d'un « recadrage » valant apaisement général, Michel Roussel, plutôt que de lutter seul contre Alègre, a décidé de quitter la gendarmerie.
(...)
Complément d'information
L'affaire Alègre, qui ne se résume pas à l'affaire Baudis, conserve des zones d'ombre : plusieurs témoins déclarent que le tueur a été longtemps protégé par des policiers ainsi que par un gendarme. L'ex-gendarme Roussel dénombre 191 assassinats non élucidés. L’organisation « Stop à l’oubli » réunit des familles de victimes, qui continuent de réclamer la vérité sur l’affaire, et livre un état des lieux en énumérant « ces disparitions, ces assassinats camouflés en suicide et ces enquêtes tronquées, déformées, bâclées, etc. »
Patrice Alègre bénéficie de 4 non-lieux - par La rédaction du Post - 28/07/2008
A Toulouse, on le surnomme "le tueur de prostituées". Et "faute de preuves", la justice ne le poursuivra pas dans 4 affaires de meurtres et de viols.Une ordonnance de non-lieu a été rendue dans quatre dossiers dans lesquels le tueur en série Patrice Alègre, par ailleurs condamné à la réclusion à perpétuité, avait été mis en examen, a-t-on appris dimanche à Toulouse auprès de l'association de familles de victimes "Stop à l'oubli".
"Cette ordonnance de non-lieu, rendue le 3 juillet dernier par les deux juges d'instruction, nous déçoit. Il s'agit d'une instruction à décharge pour Alègre malgré des éléments sûrs contre lui", a déclaré à l'AFP Gabriel Loubradou, le président de l'association.
Ces non-lieux concernent les mises en examen de Patrice Alègre pour les meurtres de deux masseuses, Josette Legoy, et Josette Poiroux, l'enlèvement et la séquestration d'une mère de famille, ainsi que le viol avec arme d'une quatrième femme. Tous ces crimes ont été commis entre 1987 et 1992.
Le parquet de Toulouse avait requis ces non-lieux en octobre 2007.
Patrice Alègre, en cavale depuis février 1997, avait été interpellé en septembre 1997 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), au lendemain du viol et du meurtre à Paris d'une jeune femme, Isabelle Chicherie.
Il avait dans la foulée avoué quatre autres viols et meurtres, ainsi qu'un viol commis entre 1989 et 1997 en région Midi-Pyrénées.
Jugé en février 2002 par la cour d'assises de Haute-Garonne pour ces six dossiers, Alègre a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.
D'autres affaires le visant sont toujours à l'instruction, notamment le meurtre de Line Galbardi, une prostituée franco-canadienne de 28 ans tuée en 1992 dans un hôtel toulousain.
Pour Gabriel Loubradou, ces quatre non-lieux auxquels il dit s'être attendu, "témoignent d'une volonté politique en haut lieu de ne pas faire éclater la vérité, d'étouffer cette affaire, alors que des témoignages confirment la présence d'Alègre sur au moins deux des lieux de crimes".
"Par ailleurs, je m'étonne que l'on nous refuse la réouverture de certains dossiers, alors que les progrès des techniques d'analyse scientifique permettraient de faire avancer la vérité", a-t-il ajouté.
L'homme qui aimait tuer les femmes, par Marie Huret, publié le 07/02/2002 - mis à jour le 04/12/2003
C'est plus fort que lui, Patrice Alègre n'a jamais pu rencontrer une fille sans avoir envie de la tuer. Il comparaît pour cinq viols suivis de meurtre. Sans avoir jusqu'ici expliqué ses actes ni exprimé le moindre remords
Patrice Alègre a réclamé les disques de Véronique Sanson et de Jane Manson. Il les écoute en boucle dans sa cellule, en attendant son procès. Quatre ans après son arrestation, cet homme de 33 ans comparaît devant la cour d'assises de Haute-Garonne pour le viol et le meurtre de cinq jeunes filles - et pour avoir violé et tenté d'en tuer une sixième. Du 11 au 21 février, les jurés vont se confronter à l'un des plus grands serial killers que la France ait jamais connus: persuadés que son macabre bilan est encore plus lourd, les enquêteurs continuent de fouiller son passé.
Marie-Louise compte le regarder droit dans les yeux, ce criminel à la carrure de rugbyman qui terrifie par sa froideur. «Même Guy Georges est un enfant de chœur à côté d'Alègre», confie-t-elle à L'Express. Le procès commence cinq ans, jour pour jour, après le meurtre de sa sœur, Martine Matias, une jolie brune de 29 ans, secrétaire chez Siemens et championne de boxe. Les vêtements déchirés, les bijoux éparpillés, le sang dans la baignoire, Marie-Louise veut tout entendre. C'est la signature Alègre. Les six familles des victimes la connaissent par cœur. A en sursauter la nuit. Le «tueur de la Haute-Garonne» gagne la confiance de ses proies, avant de les violer et de les étrangler dans des circonstances effroyables. «Il s'agit d'une affaire exceptionnelle dans les annales de la justice, assure Me Franck Aïdan, l'avocat de la famille Chicherie. Tant par la personnalité de l'accusé que par sa manière d'opérer. Guy Georges ne connaissait pas ses victimes, Alègre, lui, devenait leur ami.»
Beau gosse, séduisant, baratineur, ce «prédateur urbain», selon l'expression des psy qui l'ont expertisé, repère ses victimes dans les lieux publics, les cafés, les discothèques. Et il s'y prend si bien qu'en février 1989 il se retrouve chez Valérie Tariote, une serveuse de 22 ans, avec qui il a travaillé au bar de la gare, à Toulouse. Les policiers découvriront Valérie bâillonnée, les poignets serrés par un lacet et, par terre, le slip déchiré. Un an plus tard, le corps de Laure Martinet, une étudiante de 19 ans, est retrouvé dans un fossé, à Bonrepos-Riquet (Haute-Garonne). Elle avait fait du stop. Alègre s'était arrêté.
Puis c'est au tour de Martine Matias, en février 1997, à Toulouse; de Mireille Normand, 36 ans, en juin, à Verdun dans l'Ariège; et d'Isabelle Chicherie, 31 ans, en septembre, à Paris. Toutes l'ont trouvé sympa, ce videur de discothèque à la houppette blonde. Comment pouvaient-elles imaginer que Tintin était héroïnomane? Et, d'ailleurs, qui est-il vraiment, ce Patrice Alègre que les enquêteurs décrivent comme un «monstre froid jetant ses victimes comme des Kleenex», et dont les avocats, Me Laurent Boguet et Me Pierre Alfort, n'hésitent pas à dire qu'il est un «M. Tout- le-Monde tellement humain», juste avide de vengeance.
Avant d'être repéré, Alègre vivait de larcins et de trafic de drogue. Cette figure du milieu toulousain boit à l'époque un demi-litre de vin au déjeuner, fume 30 cigarettes par jour et prend de l'ecstasy comme on mange des bonbons. La première fois qu'il tente d'étrangler une fille, en 1985, il a 17 ans. Ce n'est pas n'importe qui, c'est sa copine. Et Alègre ne tue pas ses compagnes: il s'arrête à temps. Plus tard, elles seront deux à vraiment compter dans sa vie: Cécile Chambert, une secrétaire toulousaine qui lui donne une fille, Anaïs, et Sylvie Prouilhac, gérante d'une discothèque. Une nuit d'ivresse, il serre le cou de Cécile qui lui refuse un rapport sexuel. Là encore, il s'arrête soudain: «Non, pas toi!» Il veut les autres. Toutes les autres. Brunes, jeunes, des filles naïves et généreuses. Elles le repoussent, mais elles, il les tue. «Si l'objet de sa convoitise ne cède pas, il en abuse de façon lucide, et certainement pas hallucinée, explique Me Simon Cohen, l'avocat de la famille Matias. Puis il les supprime pour ne pas être dénoncé. Ce n'est pas une victime, mais un témoin qu'il élimine.» Aux yeux des psy, Patrice Alègre est non pas un malade mental, mais un «pervers narcissique» qui souffre de graves troubles de la personnalité. «Ni fou ni con», selon un ancien copain de collège, il réunit les caractéristiques des serial killers: «Froideur dans la description des récits de leurs crimes, sentiment de toute-puissance sur un autre, chosifié et totalement réduit à leur merci, sans plaisir sexuel», notent les experts.
Très tôt, Patrice Alègre se sent intouchable. Premier cambriolage à 13 ans, chez les voisins. Première bière à 14 ans. Un père CRS, une mère coiffeuse. A la maison, les «soirées bagarre» remplacent les soirées télé. Son paternel cogne, sa mère multiplie les aventures. Plus il cogne, plus elle se console avec des amants. Les copains d'enfance de Patrice le décrivent comme un jeune révolté contre la société, l'autorité et son père. «Je vais lui faire la peau», menace-t-il. Sa mère l'envoie chez le psy. Il a 13 ans. Il vole, fugue, et quitte l'école en quatrième. Sa grand-mère s'en occupe quand il a entre 13 et 18 ans. Elle n'a aucune autorité sur lui. Pas plus que les autres. Son père essaie de minimiser ses bêtises, rembourse quatre scooters volés à des copains. Sa mère le laisse faire ce qu'il veut. Quand il propose de consacrer une journée au ménage de la maison à la place de l'école, elle accepte. Déjà, il sait se montrer gentil pour arriver à ses fins. Son éducateur de l'époque brosse le portrait alarmant d'un ado «mignon, intelligent, suicidaire, trop vite monté en graine, qui pose des actes pour embêter ses parents». Mais ce qui l'inquiète, ce sont les relations de Patrice avec les femmes. «A surveiller», prévient-il. Mais personne ne surveillera Patrice. «C'était affolant, tant sa voix et son regard changeaient», confiera sa compagne Sylvie aux policiers.
Il y a deux Patrice. Celui qui a bu et celui qui n'a pas bu. Le charmant qui offre des fleurs à la Saint-Valentin et l'agressif qui pète les plombs si la viande est trop cuite. «Se sentant victime de souffrances injustes pendant son enfance, il se comporte comme s'il avait tous les droits, explique son avocat, Me Pierre Alfort. Comme s'il avait déjà payé.» Du coup, il tue à la moindre contrariété: le jour où sa fille est à l'hôpital, il assassine Laure; le jour où sa compagne le quitte, ce sera Martine; le jour de son anniversaire - qu'on ne lui a jamais fêté, se plaint-il - il étrangle Mireille. Enfin, il ne subit plus, c'est lui qui décide. Champagne chez Isabelle, bière chez Martine, bière, encore, avec Emilie. Chez ses victimes, Patrice Alègre recrée l'ambiance d'ivresse que sa mère aimait tant. L'enfant terrorisé qui entendait les gémissements de sa mère et de ses amants ne craint plus rien. Quand ses proies se mettent, elles aussi, à gémir, il les fait taire. Le silence, enfin.
Emilie Espès, 25 ans, est la seule victime de Patrice Alègre à avoir survécu. Elle doit témoigner le 15 février. «Elle ne sait toujours pas pourquoi il l'a laissée en vie», confie son avocate, Me Frédérique Dantin-Mouton. Quand il l'agresse, dans la nuit du 22 février 1997, Emilie le griffe et lui parle: «Calme-toi, je ne dirai rien.» La «chose» reprend forme humaine. Alègre l'épargne. Ce qui causera sa perte. Jamais cet homme qui se rêvait tout-puissant n'a expliqué ses actes ni exprimé le moindre remords. Les experts psychiatriques ont formulé un pronostic très pessimiste sur ses chances de guérison, «étant donné l'importance des aménagements pervers et narcissiques». Il risque la perpétuité, assortie de vingt-deux ans de sûreté.
Patrice Alègre : http://monsite.wanadoo.fr/T.E.S.F.1/page1.html
Patrice Alègre : un homme un peu paumé avec une famille (une compagne et une fille qu’il aime). « Avec moi il a été très sympa… J’ai rien de mal a dire… Agréable , pas méchant, pas un mot déplacé… » propos tenu par Karine, habitante de Foix qui a accueilli Patrice Alègre un soir de mai 1997. Les différents témoins disent de lui « Un homme plutôt sympathique, tout ce qui a de plus normal. Impressionnant physiquement, sportif… » « Il est calme… ». Mais d’un autre côté, un ancien brocanteur raconte une dispute entre Patrice Alègre et sa compagne « Là, il m'a choqué, d’un seul coup il n’avait plus le même visage. Ce n’était plus le même individu… ». Les psychiatres experts (le Docteur Zagary et le Docteur Ajzemberg) ont déclaré durant son procès « Il est instable, incapable de supporter la moindre contrainte, la moindre règle. » « Il ne tue pas pour avoir un rapport sexuel… L’acte sexuel conclut le passage à l’acte mais l’essentiel s’est déjà joué… » « Son plaisir de donner la mort est moins grand que celui d’avoir le pouvoir de la donner ». En bref un meurtrier narcisso-sexuel organisé français.
Sa vie :
Il est né le 20 juin 1968 en Haute-Garonne, d’un père CRS et d’une mère coiffeuse. Son père est très stricte et violent (avec Patrice et sa mère) et sa mère (alcoolique) achète le silence de son fils pour cacher ses ébats extra-conjugaux. Seule sa grand-mère paternelle s’occupe bien de lui, elle meurt en avril 2001.
Durant son procès, Patrice Alègre dit de ses parents :« J’aime ma mère, je déteste mon père. Mon père ne m’a pas élevé, il m’a dressé. »
Mauvais élève, il redouble son cours préparatoire, sa 6éme, sa 5éme et rate son CAP.
Adolescent, il tombe dans la petite délinquance ; vol de voiture, cambriolage et trafic de cannabis. Son père, pour sauver les apparences, le protège des foudres de la justice. Mais au bout d’un certain temps son père le confie à un juge pour enfant, Patrice est placé en maison de correction, d’où il s’enfuit pour aller se réfugier chez sa grand-mère.
En 1984, dès l’âge de 16 ans, il connaît ses premières condamnations. En même temps il commence à commettre ses premières agressions, il tente d’étrangler sa petite amie lors d’un bal.
Grâce à son père, il obtient un emploi jeune comme barman au commissariat de Toulouse.
Mais il est condamné à 2 reprises pour violence avec armes et rébellion.
Puis viennent les petits boulots (portier de discothèque, videur...).
Plus il vieillit, plus il devient violent. De 1988 à 1995 Patrice Alègre vit avec Cécile C. , avec qui il a une petite fille Anaïs. En 1994, Cécile C. alerte plusieurs fois la police pour coups et blessures . Il séjourne pour la première fois en prison, pour violence avec arme. Mais à cette époque il avait déjà tué 2 fois (voir plus).
Cécile C., durant le procès, déclare « il ne travaillait pas, buvait, fumait. Après il cassait tout dans la maison et me frappait. Il s’excusait, en pleurant. Il m’apitoyait avec son enfance malheureuse. J’ai compris plus tard qu’il me manipulait. De temps en temps, il disparaissait pour une nuit, deux ou trois jours, et revenait sans rien dire où il allait. »
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