vendredi 30 octobre 1970

Rosemary’s baby, de Roman Polanski (USA, 1968).

Rosemary's baby est un des films les plus terrifiants qui soient. Le principe fondamental du cinéma d'horreur (ouvrir une brèche dans le cadre proprement structuré du monde, dans son ordonnancement normal ; et agrandir celle-ci jusqu'à en faire un gouffre, mentalement insoutenable pour les héros et les spectateurs) y est appliqué avec une méticulosité toute particulière - qui fait du film une inestimable leçon de choses pour tout réalisateur, néophyte ou confirmé. Ce qui fait cependant tout le sel et la différence de Rosemary's baby tient dans la distorsion temporelle appliquée au récit. Qu'il soit réussi ou raté, un film d'horreur s'articule généralement autour du pivot que constitue le basculement définitif de la normalité vers l'étrange, l'inconcevable. Ce bouleversement peut intervenir à mi-chemin de l'intrigue, parfois bien plus tôt (dans les slashers) ; mais un temps suffisant est toujours laissé aux personnages pour lutter contre les puissances maléfiques et tenter de forcer un retour à l'équilibre initial.

Rosemary's baby réfute cette façon de faire. En repoussant en toute fin de parcours sa scène de révélation explicite de l'interpénétration entre les deux mondes réel et fantastique (scène qui est de plus, comme on le verra plus loin, détournée de son rôle usuel), le film place son héroïne devant le fait accompli et la prive de toute opportunité de contestation, d'un conflit ouvert. Le scénario et la mise en scène de Polanski sont clairement complices du complot ourdi contre Rosemary et visant à la capture de son bébé ; car ils ne lui offrent ni instant de répit, ni porte de sortie, ni confirmation manifeste du caractère malin des événements. Soit exactement l'attitude adoptée par les conspirateurs, dont le plan d'action parfaitement rodé consiste à murer toute liaison entre Rosemary et le monde extérieur, et à user de l'excès de zèle et d'amabilité comme moyen de surveillance et de restriction de ses moindres faits et gestes. Polanski n'agit pas autrement. Le script du premier ne quitte jamais le point de vue tronqué et impuissant de l'héroïne, réduite à ordonner les pièces du puzzle - hypothétique - et à préparer sa défense - désespérée - dans une totale solitude. La caméra du second tisse minutieusement autour d'elle un piège parfait, sans la moindre faille à exploiter, et aux effets préjudiciables sur la bonne santé psychologique de la proie. Pour parvenir à ce résultat, Polanski décuple la présence visuelle des deux murs d'enceinte physiques qui confinent Rosemary, à savoir la façade moyenâgeuse monumentale (et entourée de douves...) du Dakota Building, décor réel merveilleusement bien choisi ; et les cloisons internes de l'appartement dans lequel elle s'installe avec son mari, cloisons qui sont présentes dans chaque plan et obstruent une partie du cadre, ou encore cassent la profondeur de champ.

Le cinéaste ajoute un troisième mur, mental celui-là, par un choix de mise en scène aussi simple que brillant : la décision de filmer l'intégralité des scènes se déroulant dans l'immeuble en caméra stabilisée - steadycam, travellings sur rails. La fixité de l'image qui en découle est tout bonnement glaçante, transformant en prison suffocante ce qui apparaît d'ordinaire au cinéma comme un lieu au pire de neutralité, au mieux de félicité. La technique employée par Polanski est typique du genre horrifique - créer un déséquilibre entre l'expérience coutumière du spectateur et le monde qui lui est présenté à l'écran - et, dans le même temps, d'une intelligence cinématographique extrême qui lui confère toute sa puissance déstabilisatrice. Seules les rares excursions de Rosemary en dehors de l'immeuble sont traitées différemment, en caméra à l'épaule ; mais le soudain afflux de vie qui pénètre alors soudainement le film, amplifié par l'effervescence incessante des rues de New York, engendre un supplément de stress et de panique plutôt que le soulagement d'une fugue. Au-delà de l'oppression immédiatement tangible (via la surveillance constante, les potions mystérieuses à ingérer, la rupture des liens avec les amis proches...), le plan des conspirateurs a pour principal effet à long terme de rendre Rosemary inapte à renouer contact avec le monde extérieur. A moins que la ville toute entière n'ait été transformée en un agglomérat d'embûches et de dangers, des salles d'attente des médecins aux cabines téléphoniques publiques...

 Une fois la solitude du personnage assurée par le scénario et les trois murs qui la cloîtrent mis en place par la mise en scène, la sympathie que nous ressentons envers Rosemary (largement encouragée par le biais du casting admirable de Mia Farrow - son physique frêle, sa candeur enfantine naturelle) fait le reste pour nous happer à ses côtés dans la toile maléfique du récit. Qu'elle soit possiblement folle car redoutant une grossesse difficile (une hypothèse jamais rejetée par le film) ne change rien à l'affaire, étant donné que si folie il y a, nous la vivons de l'intérieur, aussi intensément que Rosemary ; elle représente donc quoiqu'il en soit la réalité du long-métrage. Le secret de Rosemary's baby tient donc au fait qu'il n'opère pas une confrontation antagoniste entre les mondes réel et fantastique, mais une fusion entre deux représentations qui se rejoignent dans un entre-deux aux frontières incertaines ; un cauchemar qui se prolonge sur une durée telle que l'on est forcément éveillé, tout en reposant sur des bases si horrifiques qu'il ne peut s'agir que d'un songe.

 Cette ligne de fracture nichée au cœur du film n'est jamais comblée - pas même dans le dénouement. Celui-ci se met pourtant en place en rassemblant tous les éléments constitutifs d'une confrontation finale spectaculaire et révélatrice : la découverte d'un passage secret, l'armement de l'héroïne avec un couteau, la présence d'un imposant berceau noir au milieu d'une inquiétante assemblée. Mais en même temps qu'il fait tomber à terre, de stupeur, le couteau tenu par Rosemary, c'est toute l'éventualité d'une lutte brutale que Polanski annihile. A la place de quoi il instaure une suspension d'une grande quiétude, dont la permanence inattendue, en temps réel, retient le film de toute chute dans un grand-guignol tragique ou grotesque. Le basculement libérateur, manichéen vers le Bien ou vers le Mal n'a pas lieu ; car, que Rosemary soit folle ou que le complot soit réel, ces éventualités sont en définitive toutes les deux logiques, consistantes, et tout à fait capables de mener à une conclusion sans heurts. Laquelle se résume simplement à la réunion d'une mère, que l'on aura vue sans interruption pendant deux heures durant, et d'un fils, que l'on n'apercevra jamais.

Rosemary's Baby
Date de reprise20 octobre 2010
Date de sortie (2h16min
Réalisé par
Avec plus
GenreEpouvante-horreur , Drame
NationalitéAméricain
Pour plus de renseignements : http://www.allocine.fr/film/fichefilm-7120/casting/


Roman Polanski, « Rosemary’s baby » la face cachée d’Hollywood.

Auteur : Rusty James
Le f
ilm Rosemary’s Baby sorti en 1968 est l’une des productions les plus effrayante de Roman Polanski, c’est aussi l’une des plus célèbres. Le film décrit la manipulation d’une jeune femme par une confrérie occulte de la haute société à des fins rituelles. La qualité dérangeante du film ne repose pas sur le sang et le gore, mais sur son principe réaliste, ce qui oblige le spectateur à s’interroger sur la probabilité de l’existence de l’élite des sociétés secrètes. Encore plus troublants sont les événements étranges dans la vie réelle qui ont entouré le film, impliquant des meurtres rituels et MK ULTRA (cf : projet de la CIA sur le contrôle mental). Nous allons examiner la signification symbolique de « Rosemary’s Baby » et les événements « plus étranges que la fiction » qui ont suivi sa sortie.
 
Bien que les articles de Vigilant Citizen ont généralement trait aux nouvelles sorties, un regard sur le passé est souvent nécessaire pour comprendre le présent. L’état de la culture Pop Illuminati d’aujourd’hui n’est pas une tendance spontanée qui aurait surgit de nulle part. Au contraire, c’est le résultat d’années d’influences occultes sur l’industrie du spectacle et le conditionnement progressif des masses à certains messages et symboles. Bien que la culture Pop ait toujours été teintée du programme des Elites pour modeler les jeunes esprits, c’est pendant les années 60 et 70 que les larbins MK ULTRA et les sombres sociétés secrètes sont devenus visibles. La nécessité de réprimer les mouvements anti-guerre et anti-establishment des années 60, a forcé l’élite à infiltrer et manipuler la culture. Une série d’événements déstabilisateurs se sont produits, destinés à choquer les esprits idéalistes et les héros sont devenus des ennemis. Le « Peace and Love » des années 60 est devenu Charles Manson et le LSD dans les années 70.
Le film de Roman Polanski, Rosemary’s Baby, et son histoire de manipulation d’une jeune femme par un cercle (coven dans le texte original) de sorciers d’élite pour porter et donner naissance à l’anti-Christ, a capturé la mentalité de cette époque et est devenu symbolique de l’évolution irréversible qui s’est produite à la fin des années 60. Cependant, c’est la vie réelle des événements entourant le film qui ont vraiment définis cette époque : moins d’un an après la sortie de Rosemary’s Baby, la femme de Roman Polanski alors enceinte a été assassinée rituellement par des membres de la ‘famille » de Charles Manson. Cet horrible événement a mis un terme brutal aux « bonnes vibrations » des années 60, et a été vu par beaucoup d’historiens comme un moment charnière de l’histoire américaine. Nous allons examiner la signification symbolique de Rosemary’s Baby et analyser les événements étranges qui l’entourent, et qui impliquent des sociétés secrètes occultes, le Mind Control (contrôle mental) et des meurtres rituels.

Rosemary’s Baby

Rosemary’s Bay de Roman Polanski est une adaptation fidèle du best seller de Roman Ira parut seulement un an auparavant. Bien qu’il ne contienne pas de sang ou de gore, Rosemary’s Baby est considéré comme l’un des films les plus effrayants de tous les temps. Pourquoi ? La nature terrifiante du film n’est pas dans les effets spéciaux mais dans ses prémisses réalistes. L’histoire se déroule dans l’appartement d’un immeuble réel (le Dakota), qui a la réputation d’attirer réellement les excentriques de la haute société de New York. Le cercle maléfique n’est pas composé de sorcières stéréotypées avec des nez crochus, mais de voisins amicaux, médecins prestigieux et individus distingués. Ils sont élégants, rationnels et intelligents et sont connectés avec des gens importants. Le réalisme du film oblige le spectateur à s’interroger sur l’existence de tels groupes, à un point tel que certains craignaient que le film, après sa sortie allait provoquer une « chasse aux sorcières ». La manipulation que subit Rosemary dans le film est également extrêmement réaliste, entraînant le spectateur à penser : « cela peut aussi m’arriver ».

Le Cadre

Le film commence avec un panoramique qui glisse sur les toits de New York, survolant les bâtiments avant de finalement se poser sur le prestigieux Dakota Building (rebaptisé « le Bramford » dans le film).
Le Dakota Building (surnommé Bramford dans Rosemary’s Baby)

Le Dakota, et d’autres bâtiments de l’Upper West Side, sont connus pour être le fief de l’aristocratie New Yorkaise (the old money). Le Dakota a également attiré de nombreuses célébrités comme des acteurs, chanteurs et écrivains. C’est « the place to be » pour l’élite de New York.
Dans le film, la rumeur indique que le Bramford est connu pour avoir été le théâtre de nombreux événements étranges impliquant de la magie noire et des meurtres rituels. Adrian Marcato, un homme riche pratiquant la sorcellerie a failli être tué dans le hall de l’immeuble. Dix ans plus tard, John Lennon, qui vivait dans le Dakota, a été assassiné devant ce même bâtiment. Lors de l’introduction du film, le Bramford est juste l’un des nombreux toits de New York, cachant au sein de ses murs austères des rituels occultes que le citoyen lambda ne soupçonnerait jamais.

Le Jeune Couple

John et Rosemary Woodhouse en train de visiter le Bramford

Rosemary et Guy Woodhouse (joués par Mia Farrow et John Cassavetes) forment un jeune couple qui cherche à louer un appartement dans le Bramford. Guy est un acteur qui galère, incapable d’obtenir la reconnaissance ou un rôle important, et il doit se résoudre à apparaître dans des publicités dégradantes pour générer quelques revenus. Rosemary est une jeune fille frêle et timide qui vient d’un milieu catholique strict. Le nom Rosemary (« Rose de Marie ») a été historiquement associé à la Vierge Marie, dont il est dit qu’elle aurait déposé sa cape sur un buisson de romarin blanc en fleur alors qu’elle se reposait. Dans le film, la mignonne et digne de confiance Rosemary deviendra une sorte de « Vierge Marie noire », portant en son sein l’enfant de Satan.

Les Castevets

Minnie et Roman Castevet, un éminent et distingué couple de personnes âgées.

Une fois installés dans leur appartement, les Woodhouse rencontrent leurs voisins les Castevets, un sympathique mais curieux couple de personnes âgées qui les invitent à dîner. Lors de cette importante soirée, Roman Castevet complimente Guy sur son action, affirmant qu’il possède une « intéressante qualité intérieure » et « qui devrait le mener sur un long chemin »…. A condition qu’il obtienne ces ruptures (on apprend plus tard que ces ruptures viennent d’autant plus facilement qu’il s’agit d’une composante de leur culte). Roman affirme que son père était un metteur en scène et qu’il a travaillé avec les plus grandes stars de l’époque (son père était en réalité Adrian Marcato, le sorcier qui a failli se faire tuer dans le hall de l’immeuble).
Dans la cuisine, Minnie pose des questions à Rosemary concernant le nombre d’enfants dans sa famille. Elle est manifestement très intéressée par les qualités de « mère porteuse » de Rosemary. Dans le salon, Roman est en pleine discussion privée avec Guy.
L’importante discussion entre Roman et Guy

Guy découvre le cercle de sorciers de Roman et leurs rites occultes. Il est également dit qu’il réussira dans sa carrière s’il se joint à eux. Le prix d’entrée est cependant raide : il doit permettre que sa femme soit droguée et imprégnée par Satan lors d’un rituel occulte.

Sous leur contrôle

Bien que n’appréciant pas le vieux couple de prime abord, Guy rejoint le coven et devient ami avec Roman. Rosemary qui ignore tout de ces manigances, se lasse du couple et de leurs manières étranges. Durant une visite, Minnie donne à Rosemary un pendentif contenant de la racine de Tanin (une plante fictive), affirmant qu’il s’agit d’un porte bonheur.
 
Le pendentif sphérique a été précédemment porté par une jeune femme qui vivait avec les Castevets. Le vieux couple l’avait trouvée vivant dans la rue (les gestionnaires du mind control affectionnent ce genre de proies, des individus perdus et isolés). La femme s’est suicidée en sautant par la fenêtre, probablement après avoir compris les plans des Castevets pour elle/ Le pendentif devient le symbole du contrôle mental exercé par le Coven.
La même nuit, Guy obtient le premier rôle dans une pièce parce que l’acteur initial est soudainement devenu aveugle/ Cet étrange événement convainc Guy de la puissance du Coven, réprimant ses doutes en voyant sa capacité de l’aider dans sa carrière d’acteur. Rosemary remarque bientôt un changement radical dans l’attitude de Guy : son mari est soudainement « très chaud », atterrissant dans des grands rôles ça et là. Il devient également centré sur lui-même, « vain », « préoccupé » et « égocentrique ». Il est drôle de voir comme ceci décrit les changements observés chez les célébrités qui « vendent » leur âme pour obtenir la gloire.

Le Rituel

Un soir, Guy apporte des fleurs à Rosemary et lui propose de manière abrupte, « faisons un bébé chérie, ok ? ». Il entoure sur le calendrier les meilleurs jours pour avoir une relation sexuelle – 4 ou 5 octobre 1965. (Le Coven aurait déterminé les jours de la copulation pour obtenir une date de naissance correcte selon la numérologie). Alors que le couple a un diner romantique comme un prélude avant de faire l’amour, Minnie frappe à leur porte pour laisser un dessert qu’elle avait fait. Rosemary trouve que la mousse au chocolat a un goût douteux mais Guy insiste pour qu’elle en mange. La mousse contient en fait des drogues et Rosemary commence à avoir des vertiges.
Au cours de sa transe, Rosemary a des hallucinations incohérentes impliquant un sosie de JFK (le seul président US catholique, qui est mort six ans plus tôt), des images de la Chapelle Sixtine et du Pape (qui porte le pendentif de Rosemary, symbole du contrôle occulte). Elle est alors vue nue sur son lit, entourée par son mari, les Castevets et la totalité du Coven de sorciers, en train de chanter des hymnes rituels tandis qu’un rituel occulte est pratiqué sur elle.

Les marques sur la poitrine Rosemary, correspondent avec des rituels sataniques « réels ».
Pendant son état de rêve éveillé, Guy commence à faire l’amour avec elle, mais son apparence change en une figure grotesque ressemblant au Diable, avec des yeux jaunâtres, des mains écailleuses pourvues de griffes. Il carresse son corps avec sa griffe velue. Tout en étant violée, Rosemary réalise :
« Ce n’est pas un rêve, cela est vraiment en train de se passer ! »
Il y a eu des rumeurs persistantes affirmant qu’Anton Lavey, fondateur de l’Eglise de Satan a joué le rôle (non crédité au générique) de Satan durant la scène du rituel d’imprégnation, et aurait également servi comme conseiller technique pour le film. Il n’y a pas de preuves de l’implication d’Anton Lavey dans le film, mais il n’en reste pas moins lié à l’aura du film par un autre biais : Susan Atkins, membre de la « Famille » de Manson qui a tué plus tard la femme enceinte de Polanski Sharon Tate, était une ex-disciple d’Anton Lavey.

La Grossesse

Juste après avoir appris la grossesse de Rosemary, Guy frappe à la porte des Castevets pour les informer de la « bonne nouvelle ». Minnie recommande tout de suite que Rosemary consulte le meilleur obstétricien du pays, Abe Sapirstein. Il est le docteur de l’élite et « fournit tous les bébés de la haute société ».
Le Dr. Sapirstein se révèle être un membre de la société secrète. Il use de son prestige et de son autorité pour manipuler Rosemary durant sa grossesse.


La fameuse et authentique couverture de Time magazine d’avril 1966, présente dans le film lors de la scène dans la salle d’attente du Dr Sapirstein. L’Eglise de Satan d’Anton Lavey a été fondée durant le même mois, la même année.
Le docteur ordonne à Rosemary d’éviter tous les livres concernant la grossesse, ainsi que tous les conseils amicaux, car « il n’y a pas deux grossesses identiques ». En réalité, il sait que cette grossesse impie sera extrêmement douloureuse. Il exige également de Rosemary qu’elle consomme les boissons quotidiennes fabriquées par sa voisine Minnie Castevet. Rosemary devient donc totalement dépendante des membres du Coven pour toutes les questions concernant sa grossesse. Ils la tiennent à l’abri du monde extérieur, maintenue sous surveillance et sous sédatifs de nombreuses façons :
Gâteaux et boissons concoctées par Minnie
Pilules prescrites par le Dr. Sapirstein

Plans du docteur. Rosemary est gardée aveugle de la même façon que la population générale l’est : par le biais de la nourriture, des boissons, médicaments et vaccins qui engourdissent l’esprit.

Même l’air que Rosemary respire est contrôlé par les membres de la secte à travers l’air conditionné. A un moment donné, Rosemary éteint la clim et ouvre la fenêtre- essayant symboliquement de s’agripper à la réalité. Ceux qui s’occupent de Rosemary réagissent immédiatement en disant : « avez vous tourné l’air conditionné ? Vous ne devriez pas faire ça ma chère. » En fermant la fenêtre et rétablissant la climatisation.
La grossesse de Rosemary est extrêmement difficile. Elle perd du poids et elle continue de souffrir de douleurs aigues à l’estomac. Le Dr Sapirstein rejette ses préoccupations, en lui disant que la douleur allait disparaître. Rosemary se lasse de ses voisins, qui sont un peu trop « interessés » par sa grossesse. Puis elle obtient un livre d’un ami concerné par sa situation (qui meurt mystérieusement peu après), avec la mention : « tous des sorciers ».
Le livre décrit la société secrète internationale des Castevets, qui est connue pour la pratique des rituels de sang. Rosemary se met à acheter d’autres livres sur la sorcellerie. Elle est vue lisant un passage qui pourrait décrire la raison pour laquelle Guy a obtenu des rôles importants.
« Pendant cette période, beaucoup de gens sont morts de supposées morts naturelles. Depuis lors, il a été déterminé que la Force Mentale Unie de l’ensemble des membres du Coven pouvait aveugler, paralyser, rendre sourd et de manière ultime tuer la victime choisie. Cette utilisation de la force mentale est parfois appelée un Coven »
Rosemary en train de lire Eliphas Levi’s Rituals and Dogma. Notez la représentation du Baphomet selon Levy.

Rosemary tente d’échapper au contrôle du Coven et cherche de l’aide mais elle est traquée et ramenée à la maison. Elle est droguée par le Dr Sapirstein et peu de temps après commence le travail de grossesse.

Le Bébé

Lorsque Rosemary se réveille, on lui dit que son bébé est mort (il a été pris par le Coven). Guy tente de réconforter sa femme en lui disant que de grandes sociétés de films comme Paramount et Universal sont intéressés à l’embaucher. On lui a également promis une belle maison à Beverly Hills – tout cela tient lieu de récompenses pour l’initiation de Guy dans le Coven et le sacrifice de Rosemary.
Celle-ci, determinée à trouver son bébé, se faufile dans l’appartement des Castevets et tombe dans une scène satanique de l’ »adoration des mages », avec des gens venant du monde entier pour apporter des cadeaux au bébé.
Lorsque Rosemary voit les yeux reptiliens du bébé, elle commence à crier. Roman Castevet lui dit :
« Satan est son père, pas Guy. Il est venu de l’enfer et engendra un fils de la femme mortelle. Satan est son père et son nom est Adrian. Il doit renverser les puissants et dévaster leurs temples. Il rachetera les méprisés et assouvira leur vengeance au nom des brulés et des torturés. Je vous salue Adrian ! Réjouis-toi Satan ! Dieu est mort ! Satan vit ! L’année est un, l’année est un ! »
La naissance de Rosemary est la nouvelle « année 1?. Il est également courant pour l’Eglise de Satan d’appeler « année 1?, l’année 1966. Il s’agit d’une référence consciente à l’année de naissance de Jésus Christ, également appelée « Année 1?. Autre fait non déclaré, le bébé est né en juin 1966, qui est numériquement 6/66.
Roman demande alors à Rosemary d’être une « mère pour son enfant » et de prendre soin de son bébé.
Roman demande à Rosemary de prendre soin d’Adrian, qui est dans un couffin noir et sous une croix renversée.

Incapable de résister à son instinct, presque animal, de répondre lorsque son bébé pleure, Rosemary commence à bercer son enfant. Le film se termine par une scène assez troublante : Le Coven se rassemble autour de Rosemary alors qu’elle prend soin de son monstrueux enfant. Elle accepte la réalité de la situation et sourit faiblement.
La caméra se déplace vers la fenêtre garnie de rideaux, puis à l’extérieur de l’appartement. Le film se termine de la même façon qu’il s’est ouvert, avec un lent panoramique sur les toits de New York, et personne ne se doutant jamais de rien.

Conséquences de la vidéo

Même si certains considèrent Rosemary’s Baby comme rien de plus qu’un film d’horreur qui joue sur la sensibilité des dévots chrétiens et des jeunes mères, d’autres y voient la courageuse exposition par Roman Polanski de cette haute société et de son esprit occulte. Cependant, beaucoup considèrent le film comme un manifeste occulte ouvrant une ère nouvelle. Le bébé de Rosemary est Aleister Crowley « enfant du nouvel Aeon », ou Horus le fils d’Isis – le porteur d’une nouvelle ère dans l’histoire du monde. Que ce soit intentionnel ou non, Rosemary’s Baby est apparut à l’aube d’une nouvelle ère et devenu une composante de cet important changement social.
« Le film est apparu à un moment de chaos spirituel optimum dans la vie américaine. Rosemary’s Baby reste une mémoire iconique d’un temps ou tout semblait possible, y compris la naissance de l’Anti-Christ. »
Gary Indiana, « Bedeviled », Village Voice
Rosemary est représentative de la société américaine traditionnelle, et naïve, des années 50/60, pleine d’idéalisme et d’espoir. Mais cet espoir a été vendu, drogué et manipulé par un culte caché (formé par des membres respectables et prestigieux de la société) pour donner de force naissance à une nouvelle ère. Des événements choquants ont laissé une marque indélébile dans l’esprit du public, y compris les morts mystérieuses de JFK, Marilyn Monroe and Martin Luther King ; meurtres horribles perpétrés par des boucs émissaires MK ULTRA, comme Charles Manson et le « fils de Sam » (ndlr : the Son of Sam, un « célèbre » serial killer US) qui causèrent beaucoup de peur et d’horreur. Ces événements ont giflés l’Amérique en dehors de ses idéaux et l’ont forcé à regarder une indéfinissable, mais désormais tangible, force qui influence la société. Les « complots » et autres dissimulations ont fait la une des journaux et les masses découvraient graduellement l’existence d’un gouvernement de l’ombre. La désillusion et le cynisme ont suivis, obligeant la société américaine à accepter ou ignorer la vraie nature de ses dirigeants. La société est devenue l’équivalent de Rosemary qui a appris la nature perverse de son bébé, mais accepte tout de même la responsabilité de le materner. La Pop culture d’aujourd’hui est simplement l’évolution de ce système.
Même si l’on veut ignorer la dimension symbolique du film lui-même, les événements synchrones entourant sa production sont tout simplement étonnants. Pour examiner les événements entourant Rosemary’s Baby il faut regarder droit dans la face sombre d’Hollywood. Voici quelques uns de ces événements :

Le Meutre de Sharon Tate

Roman Polanski et sa femme, Sharon Tate

Avant de se décider pour Mia Farrow, Roman Polanski avait à l’origine prévu sa femme, Sharon Tate, pour jouer le rôle de Rosemary. Elle n’a pas été auditionnée pour le rôle mais a fait une brève apparition non créditée dans le film, au cours de la scène de la fête. Quatorze mois après la sortie du film, Tate (qui était enceinte de 8 mois) a été rituellement tuée par des membres de la « famille » Manson. Elle a été poignardée 16 fois et ses tueurs ont inscrits le mot « porc » avec son sang sur les murs de la maison.
Charles Manson est décrit par Fritz Springmeier comme étant « à la fois un esclave MONARCH et un gestionnaire ». Selon Springmeier, ses programmeurs savaient à l’avance qui allaient être les prochaines cibles. Il est essentiellement utilisé par l’élite pour mener à biens des meurtres rituels.
« (…) Les meurtres attribués au Fils de Sam, la famille Manson et de nombreux autres meurtres reliés entre eux (y compris éventuellement les meurtres du Zodiac) n’étaient pas ce qu’ils semblaient être. Bien que ces meurtres apparaissaient être l’œuvre de tueurs en série ou meurtriers de masses qui frappaient au hasard, ils étaient en fait des contrats exécutés pour des motifs spécifiques pour, le compte d’un réseau interconnecté de sectes sataniques. En d’autres termes, il s’agissait de coups de « professionnels » orchestrés et organisés pour ressembler au travail d’un autre « tueur en série solitaire ». »
-David McGowan, « Questions d’Henry »
« Les meurtres des Manson ont sonnés le glas pour les Hippies et tout ce qu’ils représentaient symboliquement », dit Bugliosi (le procureur qui mène l’accusation) au journal The Observer la semaine dernière. « Ils ont clos une époque. Les années 60, la décennie de l’amour, a pris fin cette nuit là, le 9 août 1969. »
Selon de nombreux observateurs, les meurtres de Manson ont été programmés à l’aide de chansons des Beatles (Manson lui-même a affirmé que la chanson Helter Skelter contenait des messages cachés destinés à lui et sa famille).
« Charles Manson a été programmé avec la musique des Beatles. (…) Ils font régulièrement appel à des esclaves et font des paroles hypnotiques destinées à être des allusions pour les esclaves avant que la musique ne sorte. Par exemple, les paroles de « ain’t that a shame » vont altérer le comportement de certains vers la colère ». Pour un autre esclave, la chanson « Everything is relative, in its own way », rappelle à la personne du culte, la famille et l’obéissance. »
« Les meurtres de Manson ont été réalisés selon un antique rituel avec des tromperies et des « cordes d’initiation » autour des cous des sacrificiés. Une phrase tirée d’une chanson de John Lennon avec les Beatles a été peinte dans la maison de la mort, « Helter Skelter » qui était située de manière appropriée sur Cielo Drive (ciel en espagnol). (Il s’agit de l’adresse de la maison de Roman Polansky et Sharon Tate.)
Ce que nous observons dans la foulée de la prise de connaissance par le public de ces psychodrames alchimiques, dont les conséquences spirituelles pour l’Homme sont beaucoup plus importantes que la plupart d’entre nous peuvent l’imaginer, est un processus d’initiation occulte mondial. »
Michael A Hoffman, sociétés secrètes et guerre psychologique.
En parlant de cela, la mort de John Lennon est un autre morceau de cet étrange puzzle. Le meurtre a eu lieu alors que John rentrait dans l’immeuble Dakota, celui où Rosemary’s Baby a été filmé, et où il vivait à l’époque. Mark David Chapman, « l’idiot solitaire » qui a tué John Lennon est fortement soupçonné d’être un esclave MONARCH, contrôlé mentalement.

Les gens rassemblés en masse devant l’immeuble Dakota après la mort de John Lennon
Chapman avait également des liens avec des gestionnaires de haut niveau et parmi le cercle étrange des célébrités occultes.
« Assassin de John Lennon, Mark David Chapman, a rencontré LaVey, le copain de Kenneth Anger, un disciple américain d’Aleister Crowley, à Honolulu à la fin des années 70. En 1967, Kenneth Anger avait réalisé un film titré « Lucifer rising », avec en guest star Bobby Beausoleil, un disciple de Manson. Une autre adepte et tueuse de Tate, Susan Atkins avait fait des apparitions lors de performances d’Anton LaVey dans un club de Los Angeles. »
Ibid
Pourquoi a-t-on « choisi » Sharon Tate ? Elle n’était pas la plus grande star d’Hollywood et n’a connu qu’un succès commercial limité. Etait ce le destin inéluctable qui est réservé aux stars qui vont trop loin dans le côté occulte de la célébrité ? Trois ans avant sa mort, Tate a joué le rôle d’une sorcière dans le film Eye of the devil (« L’Œil du Malin »). La conclusion du film : un sacrifice de sang était nécessaire pour « remettre les choses à leur place ».

Eye of the Devil, l’un des derniers films de Tate. Un autre cas d’une célébrité apparaissant dans un film symbolique avant une mort étrange.

Est-ce que Roman Polanski a sacrifié sa femme (de la même façon que Guy sacrifie Rosemary) pour obtenir les faveurs d’Hollywood ? Peu de temps après le meurtre, il se laisse photographier par LIFE magazine dans le living room ou sa femme avait été tuée. Le sang séché était encore clairement visible sur le sol devant lui. La séance photo lui a d’ailleurs valu d’être fortement critiqué.

D’autres événements n’ont pas aidé sa crédibilité. Sept ans après l’assassinat de sa femme, Roman Polanski a été arrêté et accusé d’un certain nombre d’infractions contre une Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans, y compris le viol par usages de drogues, la perversion, la sodomie, et d’autres actes obscènes sur un enfant de moins de 14 ans. Selon le témoignage de la victime devant le grand jury, Polanski avait demandé à sa mère (une actrice de télévision et modèle photo) s’il pouvait photographier sa fille dans le cadre de son travail pour l’édition française de Vogue. Selon l’auteur Michael A Hoffman, Roman Polanski a produit des « snuff movies » mettant en scène des mineurs « à vendre » sur le marché privé, mais ces allégations n’ont pas été prouvées. Malgré ces diverses accusations, Roman Polanski demeure un homme libre.

S’agit-il de coïncidences étranges ou des morceaux d’un schéma plus large ? Peut-être quelque part entre les deux ? Quoi qu’il en soit, ces événements sont symptomatiques d’une force cachée qui influence la culture Pop américaine.
Conclusion

Rosemary’s Baby peut être considéré comme rien de plus qu’un film bien conçu, qui joue sur la peur et l’archétype intemporel du « diable ». Cependant, quand on regarde le timing précis du film dans l’histoire américaine et de l’incroyable série d’événements qui ont suivi sa sortie, le film devient une œuvre charnière symbolisant un changement culturel important dans la vie américaine. De la même façon que Rosemary découvre le fonctionnement d’un coven international de sorciers, la société américaine « découvre » un côté plus sombre de sa politique intérieure et de l’industrie du spectacle. Les esclaves contrôlés mentalement se déchaînent dans le public, de choquants méga-rituels se produisent, et la pop culture devient une célébration de la dépravation.

Cette époque a ouvert la voie aux projets Illuminati que l’on connaît aujourd’hui dans la culture Pop. Avec le consentement tacite de l’indifférence du public, l’industrie culturelle d’aujourd’hui est encore au travail, à enfermerl’esprit des jeunes dans des moules pour l’avènement d’un « nouvel éon ». Le même contrôle de l’esprit qui a servi à tuer Sharon Tate et John Lennon est devenu un moyen amusant pour pimenter une vidéo musicale. Les controverses du passé ont toujours un écho aujourd’hui. Devrions-nous être surpris de voir des étoiles des Illuminati d’aujourd’hui comme Nicki Minaj « channeliser » une autre personne appelée… Roman Zolanski?

Cela étant dit, il serait trop simpliste de blâmer « Satan » pour tout ce qui s’est passé. En fait, les marionnettistes seraient ravi de voir une population effrayée et confuse blâmer un bouc émissaire non-humain, disculpant de fait de vrais hommes et de femmes de la responsabilité de leurs actions. Même l’Église de Satan LaVey est une comédie théâtrale de style hollywoodien par rapport aux véritables acteurs sur la scène mondiale. Cabales secrètes, évoluant dans les hautes sphères de la société, sont les vrais marionnettistes et ils évitent l’attention des médias. (…)

Les masses, réputées « profanes » et indignes de la vérité, sont désorientées, spectatrices d’un mauvais spectacle de marionnettes. Pour cette raison, il est important de lever le rideau et de voir se qui se passe dans les coulisses. Une fois que nous voyons réellement les marionnettistes malades qui tire les ficelles, nous allons, espérons-le, nous détacher de notre état d’hypnose et sortir du spectacle.
Source : http://rustyjames.canalblog.com/archives/2012/01/18/23280749.html

AVoir :
Roman Polanski Pédophile?
Les PALMES D’OR de la PEDOCRIMINALITE.