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mercredi 16 avril 2014

France: Vaucluse : Avignon : Il aurait violé sa belle fille de 4 ans et filmé des scènes.


Les jurés de la cour d'assises du Vaucluse, placée sous la présidence de Marie-Claude Berenger, vont avoir à juger l'un des crimes les plus odieux : les viols répétés d'une enfant âgée d'à peine trois ans et demi lorsque les faits débutent en décembre 2010 pour durer un peu plus d'un an, jusqu'en février 2012.

Le violeur pédophile démasqué sur internet

L'enquête démarre en juillet 2011 par un signalement des gendarmes chargés de la répression des atteintes aux mineurs sur internet : Robert Lhoste, un cuisinier de Collioure, proposait en téléchargement 304 fichiers à caractère pédopornographique. Interpellé, il reconnaît être attiré sexuellement par des fillettes prépubères et télécharger des photos de mineures. Il dispose ainsi d'une "collection" de 53 812 photos, dessins et BD à caractère pédopornographique.

Cet adepte du téléchargement se connectait aussi sur des sites de rencontres pour avoir des contacts avec des mineures. Avec une préférence affichée pour les fillettes "de 6 à 12 ans". Dans le cadre des rencontres il a été en relation en octobre 2011 avec "Lexou" qui exhibe une fillette et la force à pratiquer des fellations. Il admet lors d'une audition s'être masturbé devant cette enfant tout en demandant à "Lexou" de lui lécher le sexe.

Il frappe l'enfant pour la contraindre

Identifié comme étant Christophe Ludwig, un Mornassien employé au funérarium d'Avignon, "Lexou" est interpellé à son domicile. Cet homme qui s'est dans sa jeunesse prostitué "par curiosité" et "pour le plaisir" reconnaît avoir commis des agressions sexuelles sur la fille de sa compagne : des caresses à connotation sexuelle sur l'enfant puis des scènes de masturbation avant des fellations.

Chaque passage à l'acte faisait suite à un "désir sexuel irrépressible" et une "envie de nouveauté" explique Christophe Ludwig qui n'hésitait pas à utiliser la force pour contraindre l'enfant lorsqu'elle se débattait et manifestait son dégoût.

L'analyse des supports informatiques révèle 843 vidéos pédopornographiques et plus de 1 000 photos dont 250 représentant sa belle fille dans des scènes à caractère sexuel. Une fillette que l'on voit dans 25 vidéos enregistrées au cours de la même période.

Certains clichés étaient envoyés "en cadeau" sous forme de pièces jointes à des internautes pédophiles en vue d'un "échange de filles". Il a également été trouvé par les experts en informatique six vidéos "très choquantes" en raison de la détresse de l'enfant qui "s'étouffait, pleurait et tentait de repousser son agresseur sexuel". Un homme qui n'hésitait pas à commettre des viols en direct par webcam en commentant la scène.

Une mère anéantie

Contrairement à de nombreux abuseurs d'enfants il ne lui a pas imposé "un secret". Préférant, au contraire, qu'elle considère ces agissements comme quelque chose de "normal et naturel". La maman, militaire de carrière, est anéantie. Elle n'a jamais eu de soupçon et n'a jamais vu d'image pornographique sur l'ordinateur que son compagnon avait sécurisé. Cette dame, qui a 15 ans de moins que lui, était éperdument amoureuse "et se trouvait sous l'emprise totale de cet homme" explique le bâtonnier Marc Geiger qui va demander la déchéance de l'autorité parentale de l'accusé afin qu'il ne puisse à l'avenir avoir aucun contact avec sa belle fille mais aussi avec l'enfant commun du couple. Des enfants qui "doivent être protégés en raison de la violence inouïe dont cet homme peut faire preuve" assure Me Geiger.

Du mercredi 16 au vendredi 18 avril sous la présidence de Mme Marie-Claude Berenger. Le bâtonnier Geiger en partie civile. L'accusation est soutenue par l'avocat général Bardorc. Me Dury et Me Gregone-Mbombo en défense.

Bruno Hurault
Source : http://www.laprovence.com/article/actualites/2841491/vaucluse-il-aurait-viole-sa-belle-fille-de-4-ans-et-filme-des-scenes.html

Le pédophile écope de la peine maximale de 20 ans et 12 ans.

Un bruit énorme claque dans la salle d'audience de la Cour d'assises du Vaucluse où sont jugés depuis mercredi deux internautes pédophiles. La psychologue évoque un test au cours duquel des poupées anatomiques sont remises à la fillette de 4 ans victime de viols et d'agressions sexuelles commis par Christophe Ludwig, son beau-père : "spontanément elle enfonce profondément le sexe du poupon dans la bouche de la poupée". Le poing de son père frappe la table. Il quitte la salle suivi de son ex-compagne. Le pupitre en fer résonne quelques secondes. La colère contenue vient d'exploser.

À la barre, la psychologue Florence Pellegrin est invitée à poursuivre par la présidente Marie-Claude Berenger. "La conséquence de tous ces crimes est un complexe de trahison pour l'enfant". "Un suivi est nécessaire" poursuit la psychologue qui parle d'une "bombe à retardement qui peut éclater à l'adolescence quand elle s'éveillera à la sexualité". Un trouble qui peut aussi "ressurgir plus tard, lors de l'éclosion de la parentalité car il y a eu effraction du corps". 

Pour "la sérénité des débats" c'est en l'absence des accusés que les parents témoignent. La mère, pétrie de culpabilité, parle de la joie de vivre de sa fille qui l'aide à tenir debout car elle se dit "morte de l'intérieur". Militaire en opération extérieure au moment des faits, elle n'a rien vu. Rien soupçonné. Le papa n'a pas la force de parler. Effondré, cet homme brisé, ne cesse de se reprocher de ne pas avoir pu protéger sa fille.

"Son acolyte a été le coach du sordide"

Leur avocat, le bâtonnier Marc Geiger, dénonce "la trahison de Christophe Ludwig" en qui l'enfant avait "une confiance aveugle" mais aussi le comportement de Robert Lhoste "son acolyte qui a été le coach du sordide" en incitant aux viols par webcam interposée. La défense, assurée par Me Célestin Gregone Mbombo et MeValery Dury, n'a aucune marge de manoeuvre. Pour autant les avocats demandent aux jurés de ne pas céder à l'émotion et de prendre en compte le parcours de vie explosé des accusés.

Après délibéré la cour va au-delà des réquisitions de l'avocat général Badorc qui a requis des peines de 18 et 10 ans. Christophe Ludwig écope de la peine maximale de 20 ans dont la moitié de sûreté et 10 ans de suivi socio-judiciaire (SSJ) et Robert Lhoste de 12 ans et 5 ans de SSJ. Il est décerné un mandat de dépôt à son encontre. Ils sont condamnés sur un plan civil à verser solidairement une somme totale de 63 000 €.

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