Offrir une information indépendante, alternative urgente pour la sécurité de nos enfants concernant les pédophiles. Susciter un esprit réel et une prise de conscience courageuse. Éveiller un état permanent de lucidité. Encourager des actions motivées par la prudence et la sagesse. Activer et rassembler des sentinelles. Des sonneurs de trompette. Des bien-veilleurs. Des serviteurs. Une Légion.
Pages
▼
jeudi 8 août 2013
Pour savoir si votre voisin est pédophile, cliquez ici…
MICHAEL ALBO, DIRECTEUR FINANCIER
MARDI 28 AOÛT 2007
Alors que la question de la récidive des délinquants sexuels refait surface avec l'affaire Evrard, un site web américain publie gratuitement les coordonnées des agresseurs sexuels répertoriés aux Etats-Unis et propose un outil cartographique permettant à chaque utilisateur de localiser les pédophiles de son quartier. Voici un usage des technologies web et décisionnelles qui soulève des questions tant juridiques que morales.
Pour savoir si votre voisin est pédophile, cliquez ici…
"Il y a 650.000 délinquants sexuels identifiés aux Etats-Unis et ce nombre croit d'environ 25.000 chaque année. Ne souhaiteriez-vous pas savoir si certains d'entre eux vivent dans votre quartier ?". Voici la question posée par la société américaine Vision 20/20 sur son site web (http://www.thevision2020.com/LocateSexOffenders.aspx). Quel parent n'aurait pas envie de cliquer sur cette invitation afin de préserver ses enfants d'un danger proche ?
Il apparaît rapidement que l'ergonomie du site Vision 20/20 est aussi bonne que celle du site des Pages Jaunes. Il suffit de saisir une adresse et un code postal pour voir apparaître une carte du quartier localisant les individus coupables de délits sexuels et remis en liberté. Une fois identifiés sur la carte, il suffit de cliquer pour consulter le profil complet des délinquants (nom, adresse, photographie et description des délits commis). Il est même possible de recevoir des alertes par mail ou SMS au cas où de nouveaux délinquants venaient à s'installer dans le quartier. La société Vision 20/20 utilise au mieux l'ensemble des technologies décisionnelles et Web 2.0 pour atteindre son objectif d'information des habitants et utilise ce site comme vitrine technologique pour ses activités commerciales.
Technologiquement, au-delà d’une bonne intégration, il n'y a rien d'exceptionnel, me direz-vous ? Ces applications cartographiques existent déjà dans nos entreprises pour tracer des expéditions et nous permettent quotidiennement de localiser les commerçants du quartier de notre choix mais c'est la première fois qu'elles permettent de localiser des délinquants.
On peut se demander si ces délinquants sexuels perdent le droit au respect de leur identité numérique et de leur tranquillité à partir du moment où leur culpabilité est prouvée. En tant que parent, je peux concevoir que la sécurité des enfants passe avant le confort des personnes coupables d’agressions sexuelles. Les faits ont malheureusement prouvé que, faute d’un suivi adapté, une grande partie des délinquants sexuels récidivent, à l’image de Francis Evrard, après leur libération. Cependant, si ces personnes sont remises en liberté, cela signifie aussi qu’elles ont purgé leurs peines et qu’elles ont été jugées aptes à sortir de prison. Les ficher de façon systématique reviendrait à leur garantir collectivement une mort sociale immédiate car je n'ose imaginer l'impact de ce type de "publicité" sur leur vie quotidienne. Il deviendrait particulièrement difficile à une personne fichée de retrouver un emploi, de conserver son logement ou même d'aller faire des courses. Il faut aussi compter sur les lettres anonymes et les menaces téléphoniques, sans oublier les risques d'agression physique de la part de citoyens en quête de vengeance. Et, si un crime était par malheur commis dans le voisinage, la probabilité de se faire lyncher par une partie du quartier est loin d'être faible. Comprenons nous bien, le fait que ce type de site existe ne me choque pas et j'espère même que les services de police disposent d'un outil similaire pour localiser les individus "à risque", mais je ne pense pas que l'ouverture de ces informations au grand public soit une bonne chose.
Connaître l'adresse du pédophile le plus proche de chez eux ne renforce pas la tranquillité des utilisateurs mais accroît le sentiment d’insécurité tout en désignant des boucs émissaires à la population.
On peut se demander si nous verrons bientôt apparaître ce type de site en France au nom d'un "principe de précaution" ou d'une dérive sécuritaire qui toucherait notre pays ? A ce jour, la société française ne fonctionne pas comme la société américaine sur ce point. Nous avons la chance de disposer d'une autorité tel que la "Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés" (CNIL) qui interdit ce type d'application. Mais cela pourrait changer sous la pression d’un gouvernement accommodant et prompt à répondre à l’émotion ressentie par la population.
Une fois que la boîte de Pandore du fichage publique a été ouverte, il devient quasiment impossible de la refermer ou d’endiguer ce processus. Il suffit de pousser le raisonnement un peu plus loin pour s’en convaincre. Si nous acceptons de stigmatiser et de ficher les pédophiles, pourquoi protéger les enfants et pas leurs grands mères ? Fichons aussi les agresseurs de personnes âgées. Cela ouvrira ensuite la porte au fichage des maris violents, des chauffards ou d'autres catégories de délinquants. Au bout du raisonnement, on finira par publier la liste des émetteurs de chèques sans provision pour le plus grand bonheur des commerçants du quartier. Voici quelques chantiers « volumétriquement intéressants » pour l’industrie des bases de données et du datawarehouse…
Du fait des progrès permanents des technologies de l’information, je me demande quelles seront les prochaines fonctionnalités proposées par le site Vision 20/20. Pourquoi pas un système de scoring et d'analyse prédictive permettant d'évaluer la probabilité de récidive de chacun des délinquants en fonction de leur profil détaillé ? Cela mettrait un peu de couleur sur la carte et permettrait à d’autres éditeurs de démontrer les capacités de leurs outils. Au delà de cette dernière remarque à prendre (bien entendu) au second degré, je ne peux me départir de mes doutes sur la pertinence de ces usages, aussi je vous pose directement la question : entre savoir et ne pas savoir, vous préférez quoi ?
Source : http://www.decideo.fr/Pour-savoir-si-votre-voisin-est-pedophile-cliquez-ici_a2148.html
AVoir :
Sites, Blogs, Pages Pro Pédophile.
Les mots juste. Que dire à nos enfants...
Guide de la protection judiciaire de l’enfant. Quatrième édition.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire