Pages

mardi 13 décembre 2011

Les victimes Dutroux

Julie et Mélissa


Julie Lejeune et Mélissa Russo sont les deux victimes les plus connues de Marc Dutroux.

Julie et Mélissa disparaissent à Grâce-Hollogne le 24 juin 1995.
Les démarches inlassables de leurs parents pour retrouver ces jeunes filles disparues et la mobilisation des médias avaient fait connaître leurs noms et visages au public compatissant à la douleur des parents, bien avant la découverte de leur assassin Marc Dutroux.
Quand l'affaire Dutroux a éclaté, la société belge a été ébranlée par le sort qu'avaient connu les deux victimes. Des manifestations de citoyens, appelées « marches blanches », ont fait prendre conscience aux politiciens et aux forces de police de leurs erreurs pendant l'enquête sur la disparition de Julie et Mélissa.
Une commission parlementaire a entendu des centaines de témoins pendant des mois, en direct, devant les caméras de la télévision.
La police et la gendarmerie ont été fusionnées, et réformées de fond en comble.
Des institutions nouvelles ont vu le jour pour améliorer la prise en compte des disparitions inquiétantes et mieux observer le droit des victimes.
À partir de l'association Child Focus créée par des parents des victimes avec l'aide de l'État, des structures internationales se sont mises en place pour améliorer les moyens de recherche des enfants disparus.
Aujourd'hui encore, au flanc du porche monumental du palais de Justice de Bruxelles, une sorte d'autel improvisé il y a plus de huit ans reçoit des fleurs, perpétuellement renouvelées par des mains anonymes. Elles servent à honorer la mémoire de l'innocence : An, Eefje, Julie, Mélissa, Loubna.

An et Eefje


An Marchal et Eefje Lambrecks ont aussi été enlevées ensemble le 23 août 1995 dans la région d’Ostende alors qu'elles sortaient d'une soirée entre amis et rentraient en tramway, puis assassinées par Marc Dutroux. On retrouvera leurs corps dans le jardin d'un complice de Dutroux à Jumet.

Sabine Dardenne



C’est le 28 mai 1996 dans la matinée, alors qu’elle se rendait à l’école à vélo, que Sabine, 12 ans, disparaît dans la région de Tournai. Le 15 août 1996, Marc Dutroux avoue aux enquêteurs, alors à la recherche de Laëtitia Delhez, qu’il détient aussi dans sa cave cette autre petite disparue. Sabine sera délivrée en même temps que Laëtitia et racontera aux enquêteurs les circonstances de son enlèvement et les quelque douze semaines de séquestration qu’elle a passées dans la maison de Dutroux, principalement dans la cache située dans la cave. Sabine décrit comment, dès le lendemain de son arrivée à Marcinelle, Dutroux se serait employé, avec l’aide de Michel Lelièvre, à lui faire comprendre que ni ses parents ni la police ne cherchaient à la délivrer en payant une rançon, mais que lui était là pour la protéger contre le « chef » qui voulait la liquider. Elle écrira plusieurs lettres, jamais envoyées, à ses parents et sa famille dans lesquelles elle raconte son sentiment d’abandon et de culpabilité. Son témoignage sera étayé au moyen d’un carnet dans lequel elle a consigné scrupuleusement tous les évènements qu’elle a vécus durant cette période : ses conditions de vie, les viols, le conditionnement et les privations qu’elle aurait subis de la part de son geôlier.
Selon son avocat, Me Jean-Philippe Rivière, Sabine attendait du procès une confrontation avec Marc Dutroux : « Elle y tient beaucoup, même si elle sait que ce ne sera pas facile ». « Je veux regarder Dutroux dans les yeux », avait-t-elle déclaré, sortant d’un silence de sept ans, « lui montrer que je ne suis pas devenue folle, malgré ce qu’il m’a fait subir ». Cette « confrontation » eut lieu le 16 avril 2004 devant la cour d'assises à Arlon (Belgique). Comme annoncé, Sabine Dardenne a regardé Dutroux en face mais pas « dans les yeux » car lui n'a pas osé affronter son regard. Elle alla même jusqu'à l'interpeller : « Finalement, pourquoi ne m'avez-vous pas tuée ? ». Satisfaite du verdict qui mettait enfin à bas la thèse des réseaux, thèse totalement incompatible avec son vécu et satisfaite de la sévérité des peines, Sabine Dardenne est retournée à l'anonymat dont, petite fille, elle avait été sortie bien malgré elle. Elle a publié un livre J'avais douze ans... (Oh!Editions, Paris) qui fut traduit en quatorze langues et vendu à plusieurs millions d'exemplaires.

Lætitia Delhez



Le 9 août 1996, en début de soirée, Laëtitia, 14 ans, est enlevée à sa sortie de la piscine de Bertrix par Marc Dutroux et Michel Lelièvre. Selon leurs propres déclarations, ils se seraient rendus tous deux à Bertrix dans le but d’enlever une jeune fille si l’occasion s’en présentait. Après l’avoir kidnappée, Dutroux l’aurait droguée et violée à trois reprises. Laëtitia a été enfermée dans la cache de Marcinelle, avec Sabine, pour n’en être délivrée que quelques jours plus tard par les enquêteurs du juge Connerotte.

Lorsqu’elle raconte ces six jours de séquestration, Laëtitia évoque des communications téléphoniques au cours desquelles elle aurait entendu Marc Dutroux prononcer deux prénoms, Michel et Jean-Michel, et la phrase « ça a marché ». Il semble que Michel Nihoul se serait fait appeler Jean-Michel. Par ailleurs, les relevés téléphoniques indiquent qu’à cette même période, le poste de Nihoul a été appelé à cinq reprises par celui de Dutroux.
Laëtitia, qui avait appris à Sabine que toute la Belgique la recherchait lorsqu’elle avait été à son tour séquestrée dans la cave de Marcinelle, est venue témoigner devant la Cour d'assises. Totalement indifférente à l'acquittement de Nihoul, contrairement à ce que clamaient ses avocats en son absence, et ravie de la sévérité des peines elle est, elle aussi, retournée à l'anonymat. Elle est aujourd'hui mariée et mère de famille. Sabine Dardenne est la marraine d'un des enfants de Laetitia Delhez.

Bernard Weinstein


À la mi-novembre 1995, le Français Bernard Weinstein4, complice de Dutroux dans plusieurs affaires de vol de voiture et de séquestration de personnes, disparaît. Le 17 août 1996, sur les indications précises de Marc Dutroux, le corps de Weinstein est retrouvé enterré au même endroit que ceux de Julie et Mélissa, dans la propriété que Dutroux possède à Sars-la-Buissière... Il semble que Dutroux ait voulu se débarrasser d’un témoin gênant en la personne de Weinstein, lequel devait, en toute logique, être activement recherché pour des faits commis avec Dutroux quelques jours avant sa disparition. Un témoin d’autant plus compromettant pour Dutroux dans les enlèvements de Julie, Mélissa, An et Eefje... Michelle Martin donne une autre explication : en fait, Dutroux aurait voulu s’emparer d’une somme de plus de 500 000 FB que Weinstein avait reçue de sa mère. L’autopsie réalisée en août 1996 met en avant des traces d’inhalation de terre au niveau de la trachée et des bronches permettant de confirmer que Bernard Weinstein a été enterré vivant après avoir été torturé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire